Le muet
Le muet
« Ils s'en allaient » (Matthieu 9, 32). Il s'agit de deux aveugles qui, ayant eu foi dans le pouvoir du Christ, ont recouvré la vue. Ils s'en allaient quand on lui présenta un muet qui était possédé du démon » (ibid.). Comme un possédé, même muet, cela crée de l'agitation, les ex-aveugles sont peut-être revenus sur leurs pas pour voir ce qui allait se passer.Le cas est différent du leur, car il s'agit d'une double infirmité, une corporelle (le mutisme), l'autre spirituelle (la possession démoniaque).
Comme bien souvent, ce sont des membres de la famille ou des amis qui (lire la suite) conduisent le malade pour le présenter au Seigneur et implorer de lui sa guérison. En elle-même, cette simple démarche est une manifestation de foi. S'ils ne croyaient pas que Jésus peut venir à bout des maladies en tout genre, ils ne se seraient pas donné tant de peine. Se frayer un passage dans la cohue n'a pas été une mince affaire. Ils ont cru qu'ils n'y parviendraient jamais jusqu'au moment où, de façon inespérée, une faille s'est produite dans la foule, dans laquelle ils se ont engoufrés. Et ils se sont retrouvés juste aux pieds du Seigneur, eux et le muet...
Le malade n'a sans doute pas opposé beaucoup de résistance quand ils lui ont dit qu'ils allaient l'amener au rabbi de Nazareth, qui lui rendrait l'usage de la parole. Comme il en avait entendu parler - qui n'avait pas ouï conter les prodiges opérés par cet homme partout où il passait ? - il n'a a fait ni une ni deux. Il ne perdait rien à se laisser conduire à lui. Qui sait si... ? Mais quand ils lui ont parlé aussi de leur espoir que Jésus expulse le démon qui l'habitait, celui-ci ne l'a pas entendu de cette oreille et a fait son possible pour dissuader son hôte de se rendre auprès de Jésus. Mais la foi l'a emporté. Mais la charité a vaincu.
Cette homme était possédé contre son gré. Le démon lui rendait la vie infernale, et lui désirait retrouver la sérénité, revenir à une vie normale.
Matthieu, qui rapporte cet événement, ne précise pas si Jésus a demandé un acte explicite de foi à l'intéressé et à ceux qui l'accompagnaient. Mais c'est probable, car il voulait habituellement souligner ainsi la liberté et la libre coopération volontaire de l'homme à l'action de la grâce, de sa grâce. Et cela servait à l'édification et à l'instruction des foules.
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