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vendredi 11 septembre 2009

Arrêt sur christianisme (39)

Arrêt sur christianisme (39)

Parce que le monde est dominé par les puissances du Mal, cette prédication est aussi une lutte menée contre elles. « L'essentiel pour les envoyés de Jésus, c'est, à sa suite, d'exorciser le monde afin de fonder dans l'Esprit Saint une nouvelle forme de vie qui sauve des possessions » (saint Cyprien, Dom. orat. 2). Comme l'a bien montré Henri de Lubac, le monde antique a effectivement vécu l'irruption de la foi chrétienne comme une libération de la peur des démons, une peur qui, malgré le scepticisme et l'illuminisme, dominait tout : et la même chose se produit aussi aujourd'hui partout où le christianisme prend la place des anciennes religions tribales, dont il assimile les aspects positifs tout en les transformant. On sent toute la puissance de cette irruption lorsque Paul dit : « Il n'y a pas de dieu sauf le Dieu unique. Bien qu'il y ait en effet, au ciel et sur la terre des êtres qu'on appelle des dieux - et il y a une quantité de « dieux » et de « seigneurs » - pour nous, en tout cas, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et vers qui nous allons ; et il n'y a qu'un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe et par qui nous existons » (1 Corinthiens 8, 4-6). Ces paroles recèlent un pouvoir libérateur, elles sont le grand exorcisme qui purifie le monde. Quel que soit le nombre des dieux qui ont pu se promener de par le monde, il n'y a qu'un seul Dieu et qu'un seul Seigneur. Si nous lui appartenons, le reste n'a plus aucun pouvoir et perd son aura divine.

Joseph Ratzinger Benoît XVI, Jésus de Nazareth. 1. Du Baptême dans le Jourdain à la Transfiguration, Paris, Flammarion, 2007, p. 197-198.

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