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samedi 31 octobre 2009

L'amour de Dieu

L'amour de Dieu

Je veux, de toutes les forces de mon être, forces qui sont celles que tu me donnes par ton Esprit Saint, t'aimer vraiment par ce que tu es, et non en raison de ce que tu donnes. Bien que ce soit considérable, car tu nous donnes non seulement d'être et d'exister, de subsister à jamais, ainsi que de vouloir et de faire (cf. Romains 7, 18), mais tu te livres pleinement à nous, qui te possédons déjà en t'aimant. Qu'est-ce, en effet, aimer si ce n'est s'approprier la personne de l'autre ? Je ne veux pas davantage t'aimer pour ce que tu nous as promis. Là non plus, ce n'est pas peu. Tu as promis que tu ne nous laisserais pas orphelins (Jean 14, 18), (lire la suite) que tu nous enverrais d'auprès du Père l'Esprit Paraclet (Jean 16, 7), que celui qui mange ta chair et boit ton sang aura la vie éternelle (Jean 6, 54), et que celui qui a abandonné maison, ou femme, ou frères, ou parents, ou enfants à cause du royaume des cieux, recevra le centuple en ce monde et la vie éternelle dans l'autre (Luc 18, 29-30). Ce sont là les trésors les plus estimables qui soient. Mais que sont-ils en face de toi ? Qui te possède a tout. Les promesses d'éternité n'ajoutent rien à ta grandeur et à ta pérennité. Les grâces, les dons spirituels, les récompenses ne modifient en rien ta grandeur, ne l'accroissent pas. Tout comme les épreuves, les souffrances, les sentiments d'abandon, ne la diminuent en rien. T'avoir, c'est posséder le Tout. Les uns et les autres sont utiles à l'âme selon ton bon vouloir. Et je les prends comme ils viennent, avec reconnaissance.
Mais je veux t'aimer pour ce que tu es et tel que tu es. Mon cœur est déjà plus que débordant d'aise et de contentement. Je ne t'aime pas parce qu'il va y avoir une suite, parce que tu veux faire sentir ta présence ou marquer ton assentiment. Je t'aime parce que tu es le Dieu Tout-Puissant, mon Père à tout jamais. Je veux que ce soit un amour totalement désintéressé, qui ne soit pas mû par la vertu que tu entends produire en moi, même si je puis en réalité rien faire sans ton aide prévenante : tu veilles, je le sais, à ce qu'augmente mon degré de sainteté, mais je te laisse entièrement le soin d'y parvenir, sans chercher à en prendre la mesure, ce qui serait occasion de superbe. Je ne t'aime pas pour les grâces que tu me donnes à chaque instant, et dont j'ai cruellement besoin pourtant. Mais je t'aime parce que tu me les donnes. Autrement ce me serait impossible. Je ne t'aime pas à cause des beaux fruits te tu accroches à mes branches, mais parce que tu es la sève vivifiante qui empêche l'arbre de se dessécher, parce qu'il n'y a de Vie qu'enté sur toi. Je ne t'aime pas pour les douceurs et les consolations dont tu me délectes, mais pour toi et ta Croix salvatrice, qui traduit un Amour inégalable, et pourtant à imiter : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jean 13, 34).

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