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dimanche 23 mai 2010

L’âme pénitente (2)

L’âme pénitente (2)

« Aie pitié de moi, ô Dieu, dans ta bonté ; dans ta grande miséricorde efface mes transgressions » (Psaume 51, 3). Urie pourra-t-il revivre ? L’enfant qui va mourir effacera-t-il la transgression ? « Les transgressions », dit David au pluriel, et il a raison. Nous pouvons demander au Seigneur d’effacer nos péchés. Son pardon inépuisable est là pour cela. Effacer le péché ne veut pas dire le laisser impuni, ne pas réparer les dégâts causés.
Il y a deux aspects dans tout péché : la faute elle-même et les conséquences. La faute est remise par le pardon, pour nous dans le sacrement qui nous réconcilie avec Dieu et avec la communauté ecclésiale. Les conséquences doivent être payées par la « satisfaction », la pénitence qui nous est imposée, par l’offrande des difficultés de la vie et par nos mortifications volontaires, mais en réparant aussi les torts (lire la suite) que nous avons pu causer à d’autres : la ferme volonté de le faire est une condition préalable à la remise du péché. « Mais toi, Yahvé, aie pitié de moi et rétablis-moi, et je leur donnerai ce qui est dû » (Psaume 41, 11).
Ô, mon Dieu, « lave-moi entièrement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché » (Psaume 51, 4), « par le sang de Jésus » (1 Jean 1, 7). « C’est lui que Dieu a par avance destiné à être, en son propre sang, victime expiatoire moyennant la foi, montrant par là sa justice, pour ce qu’il n’avait pas tenu compte des péchés du passé au temps de la patience divine, montrant par là sa justice dans le temps présent, à l’effet d’être reconnu juste lui-même et de justifier qui a foi en Jésus » (Romains 3 ; 25-26). Parce que j’ai foi en toi, mon Dieu, je me reconnais tel que je suis, dans ma double condition de fils de Dieu et de pécheur. Drôle de titre d’introduction ! Ce devrait être ma signature. Car c’est ce qui définit le mieux ce que je suis. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1, 9). Mon espérance n’est pas vaine, car elle s’appuie sur une vérité de foi consolante, sur la médiation de mon Seigneur, qui intercède en des gémissements ineffables (Romains 8, 26). « Combien à plus forte raison le sang du Christ qui, dans un esprit d’éternité, s’est offert lui-même à Dieu en victime sans défaut, purifiera-t-il vos consciences des œuvres qui causent la mort, afin que soit pratiqué le culte dû au Dieu vivant » (Hébreux 9, 14).
« Purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi » (Psaume 51, 4-5), devant mon visage. Non pour me culpabiliser bêtement, mais pour rester sur mes gardes, pour me méfier de moi-même et pour m’engager sur la voie de l’expiation et de la réparation, pour profiter du « temps de la vraie pénitence » qu’est notre passage sur terre, pour la remise des péchés. Mon péché est devant moi pour que je ne sombre pas dans l’orgueil de l’autosatisfaction. Il n’y a vraiment pas de quoi. « Toi… orgueilleux ? — De quoi ? » (saint Josémaria, Chemin, n° 600).

(à suivre…)

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