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mardi 18 mai 2010

Le Christ reste sur la Croix (1)

Le Christ reste sur la Croix (1)

« Les passants l’injuriaient ; ils hochaient la tête en disant : « Toi qui peux détruire le temple et le rebâtir en trois jours, sauve-toi toi-même. Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! » (Matthieu 27, 39-40). On a la gouaille facile. Il ne tient pas à descendre de la Croix. S’il y est monté, ce n’est pas pour en redescendre comme cela. Elle est son trône de gloire. Il y est, il y reste. Et c’est de là qu’il règne sur le monde et qu’il sanctifie toutes les réalités terrestres : « Et moi, lorsque j’aurais été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi » (Jean 12, 32), toute chose aussi. Jésus entend les attirer à son Père en passant par l’étape de la Croix. Le chrétien ne peut faire l’économie de la Croix : (lire la suite) « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, il doit se renoncer lui-même, porter chaque jour sa croix, et me suivre » (Luc 9, 23). L’enseignement est limpide et n’admet pas d’interprétation réductrice.
Alors, ils peuvent bien ironiser. La croix reste scandale pour les Juifs, folie pour les païens (1 Corinthiens 1, 23). Pour comprendre cette folie, il faut avoir un cœur et savoir aimer pour de bon, c’est-à-dire de façon non égoïste, dans laquelle on s’aime soi-même, mais altruiste, pour le bien d’autrui. Tel est le cas du Seigneur qui, « aimant les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jean 13, 1). Les ricaneurs ignorent que Jésus a dit : « J’ai le pouvoir de donner ma vie, et le pouvoir de la reprendre » (Jean 10, 17). Mais il ne cherche nullement à se sauver, car il n’a pas besoin de Salut. Il est le Salut du monde, c’est lui « qui sauvera le peuple de ses péchés » (Matthieu 1, 21). Et la mort qui l’attend sur la Croix au terme d’une longue agonie n’a rien d’un échec. Elle est, au contraire, la victoire décisive et définitive sur le diable, le monde et la chair. Elle est la garantie de notre propre victoire. « Devant la Croix, éprouvons de la douleur pour nos péchés, pour les péchés de l’humanité, qui menèrent Jésus à la mort ; manifestons notre foi, pour pénétrer cette vérité sublime qui dépasse tout entendement et pour nous émerveiller devant l’amour de Dieu ; prions, pour que la vie et la mort du Christ deviennent le modèle et le stimulant de notre vie et de notre générosité Alors seulement nous pourrons nous appeler vainqueurs ; parce que le Christ ressuscité vaincra en nous et la mort se transformera en vie » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 101).
Moyennant quoi, nous ne voulons pas, nous non plus, déserter la Croix. Mais nous voulons rester avec le Christ sur la Croix, cloués par amour, par notre faible amour qui s’enrichit à ce contact et veut être la réponse totale de notre personne à l’Amour de Dieu qui se manifeste à son paroxysme dans le mystère de la Croix. Ave Crux, Spes unica !

(à suivre…)

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