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lundi 24 mai 2010

L’âme pénitente (3)

L’âme pénitente (3)

Question salutaire, qui doit provoquer une saine réaction et une prise de conscience de la réalité de ma vie, ne m’en déplaise, comme David est confronté à son péché par l’intervention de Nathan. « Mes ennemis parlent méchamment de moi » (Psaume 41, 6). Même si mon péché atteint des hommes, il est foncièrement aversio a Deo et conversio ad creaturas, me détourner de Dieu pour me tourner vers les créatures, refus d’obéissance à mon Dieu, refus de l’aimer envers et contre tout. Le péché est avant tout rébellion contre Dieu. Désir d’émancipation sotte. Car seule la sujétion à Dieu libère des entraves du péché. Les gens qui habitaient Ars du temps du saint Curé étaient frappés de l’atmosphère humainement très positive qui y régnait quand ils se trouvaient confrontés ensuite à un milieu ambiant moins chrétien, moins surnaturel. Car la vertu appelle la vertu, le bien appelle le bien, (lire la suite) il est diffusivum sui (saint Thomas d’Aquin), il se répand de lui-même. Humainement parlant, c’est très lourd de conséquences positives. C’est pourquoi un possédé du démon pouvait se répandre sur la place du village en criant qu’il sentait mauvais, que tout le monde puait dans Ars, car le démon ne supportait pas l’odeur de la vertu, la « bonne odeur du Christ » (2 Corinthiens 2, 15) propre aux enfants de Dieu qui s’efforcent de plaire à leur Père et de mener une vie vertueuse.
« C’est contre toi, et toi seul, que j’ai péché » (Psaume 51, 6). Pas toujours avec une volonté foncièrement mauvaise, délibérément ancrée dans le mal. Par malice, certes, mais aussi par faiblesse. Parce que « le bien n’habite pas en moi, c’est-à-dire en ma chair : vouloir le bien est à ma portée ; le faire non ; car je ne fais pas le bien que je veux, tandis que je fais le mal que je ne veux pas. Or, si c’est ce que je ne veux pas que je fais, ce n’est plus moi qui le fais, mais le péché qui habite en moi. Je découvre donc cette loi : pour moi qui veux faire le bien, c’est le mal qui est à ma portée. En effet, l’homme intérieur en moi se complaît en la loi de Dieu, mais je vois en mes membres une loi qui lutte contre la loi de ma raison et qui me tient prisonnier de la loi du péché qui est dans mes membres » (Romains 7, 18-23). C’est l’expérience universelle – hormis notre Seigneur et la Sainte Vierge -, l’expérience même, nous le voyons, d’un homme d’une sainteté hors concours comme saint Paul. Il y a là de quoi nous rassurer sur notre condition et nous conforter dans notre capacité à redémarrer, à aimer Dieu malgré tout, en revenant vers le Seigneur d’un cœur contrit et humilié, que le Seigneur accueille toujours le sourire aux lèvres.

(à suivre…)

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