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jeudi 24 mars 2011

La correction fraternelle (1)


La correction fraternelle (1)

Le Seigneur envoie le prophète Nathan parler au roi David. Il s’agit, cette fois, de lui proposer une parabole pour l’amener à réfléchir sur son propre comportement. En effet, David a péché gravement contre Dieu et contre son prochain, en faisant tuer son officier Uri au plus fort du combat pour s’emparer de sa femme et l’épouser, commettant ainsi en plus l’adultère avec elle.
« Qui était plus averti que David ? Et cependant, il ne se rendit pas compte qu’il avait péché gravement » (saint Jean Chrysostome, In Matthaeum homiliae 60, 1). David n’était pas le premier venu, ni quelqu’un sans formation. Il était l’élu de Dieu pour régner sur son peuple. Il avait reçu l’onction des mains du prophète. (lire la suite) Dieu l’assistait dans toutes ses entreprises et l’avait aidé à pacifier la région en se soumettant tous les peuples avoisinants. C’est de sa descendance que devait naître le Messie…
En dépit de tout cela, il succombe à la faiblesse de la chair. Il se laisse gagner par la mauvaise concupiscence. Et, ce qui est plus grave, il ne s’en rend pas compte. De l’acte, évidemment oui. Il en profite ! Il s’en réjouit. Mais de son caractère délictueux, non. C’est pourquoi Dieu lui dépêche le prophète Nathan. Le récit imagé que celui-ci lui fait de quelqu’un qui, nageant dans l’abondance, spolie son voisin de son unique bien, suscite indignation et colère chez David, qui s’enflamme contre cet homme inique et veut le châtier lourdement.
C’est alors que tombe la sentence : « Tu es cet homme ! » Surprise de David qui était à cent lieues de s’attendre à une telle attaque. Il n’en revient pas et ne comprend pas. Le prophète lui ouvre les yeux. Il démonte le mécanisme qui a conduit David à tuer Uri et tout ce qui s’en est suivi. David finit par percevoir la réalité, et il s’écrie : « J’ai péché contre le Seigneur » (2 S 12, 1). Il était temps…
Le châtiment de la faute suivra, car il n’est pas de péché qui reste impuni (cf. Exode 34, 7). Mais ce n’est pas l’aspect que j’entends souligner ici. Ce qui peut retenir notre attention, c’est que nous risquons d’être nous aussi aveuglés par la passion et ne pas être conscients du mal que nous commettons. Nous avons besoin nous aussi que quelqu’un nous parle, de la part de Dieu, nous ouvre les yeux à la réalité de notre faute, petite ou grande. « Le désir avait envahi toutes ses pensées (de David) et son âme était léthargique, submergée dans la torpeur. Il lui fallut la lumière du prophète ; il lui fallut que celui-ci, par ses paroles, lui fasse remarquer ce qu’il avait fait. Le Seigneur veut donc que des gens s’approchent du pécheur et lui parlent de ce qu’il a fait » (saint Jean Chrysostome, Ibid.).

(à suivre…)

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