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dimanche 27 mars 2011

La correction fraternelle (4)


La correction fraternelle (4)

« J’ai péché contre le Seigneur », s’exclame David enfin éclairé par le prophète Nathan sur la nature de ses agissements et sur leur portée (2 Samuel 12, 13). Il exprimera ce repentir dans le psaume 50 (2-3) : « Pitié pour moi, ô Dieu, dans ta bonté ; en ta grande tendresse, efface mon péché. » Que telle soit aussi notre prière. L’humble prière de celui qui reconnaît sa faute, tout en sachant qu’auprès de Dieu se trouve le pardon. Si la correction fraternelle produit cette réaction, elle aura été vraiment salutaire pour l’intéressé.
Elle l’aura été de toute façon pour le frère qui a pris la peine et a eu la force d’âme et la charité de dire les choses en face à celui dont la faiblesse affectait la sainteté de l’ensemble du corps de l’Eglise. En effet, l’apôtre Jacques (lire la suite) n’hésite pas à affirmer que « si quelqu’un parmi vous s’égare loin de la vérité et qu’un autre l’y ramène, qu’il le sache : celui qui ramène un pécheur de son égarement sauvera son âme de la mort et couvrira une multitude de péchés » (Jacques 5, 19-20).
Nous ne pratiquons pas la correction fraternelle par amour propre, avons-nous dit. Mais nous la pratiquons aussi par un amour bien compris de nous-mêmes. N’est-il pas écrit : « Tu aimeras le prochain comme toi-même ? » (Matthieu 22, 39).
Notre joie est alors complète (cf. Jean 15, 11), parce que si nous aimons notre prochain, il y a de fortes chances que nous aimions aussi notre Dieu. Et que nous l’aimions comme il faut, c’est-à-dire de façon totalement désintéressée. C’est comme cela, et pas autrement, que nous devenons riches de Dieu. Car pourquoi chercher des récompenses, alors que Dieu se donne lui-même à nous, ce qui est infiniment plus que toute réussite humaine, que tout honneur ou bien matériel, fut-il la santé ? « Nous devons prendre garde à ne pas aimer Dieu en vue d’une récompense. Eh quoi ? Tu vas aimer Dieu en vue d’une récompense ? Quelle est la récompense que Dieu te donnera ? Quoi qu’il te donne d’autre, cela est moins que lui. Tu l’honores, non pas gratuitement, mais pour recevoir quelque chose de lui. Honore-le gratuitement et tu le recevras lui-même. Dieu se réserve à toi pour que tu jouisses de lui. Et si tu aimes ce qu’il a fait, quelle n’est pas la grandeur de celui qui l’a fait ? Si le monde est beau, combien doit l’être l’artisan du monde ? Arrache donc ton cœur à l’amour de la créature pour t’attacher au créateur et tu pourras dire ce qui est écrit dans le psaume : « Quant à moi, il est bon de m’attacher à Dieu » (Psaume 72, 28) » (saint Césaire d’Arles, Sermons au peuple 21, 5).

(à suivre…)

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