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samedi 26 mars 2011

La correction fraternelle (3)


La correction fraternelle (3)

Jésus ajoute, pour que ses interlocuteurs réfléchissent plus à fond : « Et si c’est par Béelzéboul que moi, je chasse les démons, par qui vos fils les chasseront-ils ? C’est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais, si c’est par l’Esprit de Dieu que, moi, je chasse les démons, c’est donc que le royaume de Dieu vous est arrivé. Ou bien : comment pourrait-on pénétrer dans la maison d’un homme robuste et mettre la main sur ses affaires, sans avoir au préalable ligoté cet homme robuste ? Apres quoi, on mettra la maison à sac. Qui n’est pas avec moi est contre moi, et qui n’amasse pas avec moi, dissipe » (Matthieu 12, 27-30). (lire la suite)
Il faut provoquer chez l’autre une secousse, pour qu’il réagisse positivement, pour qu’il comprenne son erreur et que, grâce à la douceur et à l’amour mis à intervenir, il se sente incité à rectifier, il éprouve même la joie de le faire, et soit reconnaissant pour la main tendue. Comme le Seigneur, nous devons répondre avec affection et avec tact, « dans un esprit de douceur » (Galates 6, 1), non pour blesser mais pour rendre la vertu aimable, non pour plastronner mais pour ramener sur le droit chemin. « Si tu le fais par amour propre, tu ne fais rien. Si c’est l’amour pour l’autre qui t’y pousse, tu as agi excellemment. Les paraboles elles-mêmes traduisent l’amour qui doit te pousser à agir, l’amour de toi-même ou l’amour d’autrui. « S’il t’écoute, dit-il, tu auras gagné ton frère » (Matthieu 18, 15). Tu dois agir pour le gagner » (saint Augustin, Sermon 82, 4).
La correction fraternelle est donc éloignée de tout reproche véhément qui, d’ailleurs, ne cherche pas à comprendre autrui ni à lui apporter une aide quelconque. « Enguirlander », comme on dit, peut même l’amener à se raidir. L’affection, la douceur, le fait de se savoir aimé et non jugé, est réconfortant assurément.
De plus, la pratique de la correction fraternelle permet une grande liberté d’esprit. Parce que le fait de savoir que si je me trompe, quelqu’un aura le souci de me le dire, me permet d’agir comme je crois devoir le faire, avec le plus grand naturel, sans rien d’affecté et sans double langage.

(à suivre…)

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