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lundi 4 avril 2011

Bâle : l’horloge avancée d’une heure


Bâle : l’horloge avancée d’une heure

La ville de Bâle fut un jour assiégée par les ennemis et étroitement cernée. Les assiégeants qui entretenaient des intelligences avec les mécontents de la ville convinrent avec ceux-ci de s’emparer, par surprise , des fortifications pendant une nuit obscure.
L’attaque devait commencer au coup de minuit, mais le hasard voulut que le veilleur de la tour eût vent d l’assaut projeté ; il n’était plus temps d’avertir ni le commandant de la ville, ni la garde ; la ruse et une prompte résolution pouvaient seules sauver la cité, et voici l’idée heureuse du veilleur. En avançant tout d’un coup l’horloge d’une heure, il l’empêcha de sonner minuit et au lieu des douze coups du marteau, il n’en fit frapper qu’un seul. (lire la suite)
Cette ruse jeta le doute et l’erreur tant parmi les conjurés que parmi les ennemis qui étaient aux portes de la ville ; chacun crut avoir manqué l’heure convenue, et tandis que l’on se consultait pour savoir ce qui restait à faire, le veilleur eut le temps d’avertir les magistrats et le commandant.
Le plan des traîtres échoua complètement et les ennemis fatigués de la longue résistance des citoyens levèrent le siège sans avoir emporté le moindre avantage.
La légende ne dit pas si le rusé veilleur fut récompensé pour avoir sauvé la ville ; cependant en mémoire de la manière merveilleuse dont Bâle fut sauvée, les magistrats ordonnèrent que l’horloge restât, comme le veilleur l’avait avancée et depuis ce temps il sonnait une heure à Bâle, quand c’était midi ou minuit partout ailleurs.
Cette coutume bizarre qui subsista jusqu’en l’année 1798 a fait appliquer aux Bâlois la louange satyrique qu’ils étaient, par leur horloge, avancés d’une heure quoiqu’arriérés d’un siècle. Maintenant, il est vrai, ils marchent de pair avec d’autres villes.

Légendes et traditions du Rhin de Bâle à Rotterdam par F. J. Kiefer, Mayence, chez David Kapp, 2e. éd. revue et augmentée, 1868, p. 3-4.

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