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jeudi 28 avril 2011

Les richesses vaines (2)


Les richesses vaines (2)

« L’homme ! Ses jours sont comme l’herbe ; il fleurit comme la fleur des champs ; quand le vent passe sur lui, il n’est plus » (Psaume 103, 15-16).
Il faut préférer la sagesse – c’est-à-dire Dieu – « aux sceptres et aux trônes, et à son prix j’ai tenu pour rien les richesses » (Sagesse 7, 6). Car autrement, « il n’est « pas de supériorité de l’homme sur la bête (…). Les deux vont au même lieu ; les deux viennent de la poussière et les deux retournent à la poussière » (Qohélet 3, 19-20). Nous sommes entièrement entre les mains de Dieu et nous dépendons pleinement de son bon vouloir : « Que la poussière retourne à la terre, selon ce qu’elle était, et que le souffle de vie retourne à Dieu qui l’a donné » (Qohélet 12, 7). « L’individu tombe en poussière comme une pourriture, comme un vêtement dévoré par les vers » (Job 13, 28). En définitive, la mort est le « rendez-vous des vivants » (Job 30, 23). (lire la suite)
Certes, il vaut la peine de travailler sur terre à améliorer la condition humaine, à parfaire l’œuvre de la création, qui « tout entière gémit et connaît les douleurs de l’enfantement jusqu’à ce jour » (Romains 8, 22), d’agir pour le bien commun. Mais rien de cela n’est durable, hormis le bien spirituel, les fruits surnaturels de notre labeur. Car autrement, « je me suis tourné vers toutes mes œuvres que mes mains avaient faites, et la peine que j’avais peinée à les faire ; et voici, tout est vanité et poursuite de vent, et il n’y a aucun profit sous le soleil » (Qohélet 2, 11). « De plus, tout homme à qui Dieu donne richesses et biens, et qu’il autorise à en manger, à en pendre sa part et à se réjouir de son travail, voilà qui est un don de Dieu » (Qohélet 5, 18). Mais que cela ne lui monte pas à la tête, car c’est éphémère. « Car, à sa mort, il n’emportera absolument rien : son opulence ne descendra pas à sa suite » (Proverbe 49, 18).
Nous pouvons cependant moduler quelque peu les affirmations faites jusqu’ici, parce qu’elles ne s’appliquent pas aux biens de nature spirituelle : nos œuvres, bonnes ou mauvaises, nous suivent dans l’au-delà. Car Dieu rend « à chacun selon ses œuvres » (Matthieu 16, 27).
Sous cet angle, nous ne sommes pas arrivés sans rien dans le monde, car nous sommes nés, en effet, arrimés à la tare du péché originel. Et nous n’en repartons pas les mains vides non plus, car les années passées ici-bas ont préparé l’avenir de notre éternité, au ciel ou en enfer.
C’est pourquoi tout ce que nous faisons a un sens profond et vaut la peine d’être vécu intensément, par amour de Dieu et pour sa gloire. Tout est à replacer constamment dans cette perspective d’éternité qui, en dernier ressort, est la seule qui compte vraiment, la seule qui soit durable à tout jamais, la seule à laquelle nous puissions imprimer intelligemment notre marque.
Le reste n’est que vanité. Face à la mort, nous sommes tous égaux. Face à l’éternité, nous sommes inégaux, car nous nous présentons devant Dieu avec le bagage de nos œuvres. Et certains ont déjà reçu leur récompense ici-bas (cf. Luc 16, 25), précisément parce que seules les richesses matérielles et leur éclat trompeur les ont occupés. Quant aux autres, les élus, « ils ne se fatigueront pas en vain » (Isaïe 65, 23). Affirmation qui nous remplit d’espérance, et donne un sens à notre vie.

(fin)

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