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jeudi 10 juillet 2014

Droiture d’intention (5)

Droiture d’intention (5)

« Et moi, ajoute l’interlocuteur divin, je n’aurai pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle il y a cent vingt mille hommes qui ne distinguent par leur droite de leur gauche, et une multitude d’animaux » (Jonas 4, 11), alors qu’ils valent beaucoup plus que tous les oiseaux du ciel (cf. Matthieu 10, 31) et, a fortiori, qu’un pauvre ricin, qui croît aujourd’hui et qui demain sera jeté au four (cf. Matthieu 6, 30) ! Apprenons de cet exemple à rectifier notre intention, à ne pas regarder l’accessoire, si ce n’est en vue de l’offrir pour le succès de l’ensemble de l’opération, et à agir comme on l’attend de nous, comme Dieu nous le demande, afin de lui faire plaisir en tout (cf. Tobie 14, 10 ; Jean 8, 29) et d’être un instrument docile entre ses mains, « comme l’argile dans les mains du potier » (Jérémie 18, 6). (lire la suite) Nous avons un autre exemple de manque de droiture d’intention en la personne du général syrien Naaman (2 Rois 5, 9). Il faut raisonner Naaman pour qu’il finisse par accepter une solution qui n’est pas celle à laquelle il s’attendait pour résoudre son problème. Naaman est le « chef de l’armée du roi de Syrie » (2 Rois 5, 1) et, de ce fait, il est « auprès de son maître un homme puissant et considéré » (Ibid.). L’auteur sacré ajoute que « c’était par lui que le Seigneur avait donné la victoire aux Syriens ; mais ce brave était lépreux (Ibid.). il est donc atteint d’une maladie terrible, qui le met en marge de la société. C’est un coup dur qui risque de briser définitivement sa carrière brillante. On l’imagine effondré quand il a appris la nouvelle de sa maladie. Dieu qui lui avait donné la victoire sur les ennemis de son roi va lui donner aussi la victoire sur cette infirmité. Il va se servir pour cela de causes secondes. Tout comme il s’est servi de la conduite infamante des frères de Joseph qui l’ont vendu aux Ismaélites et qui, de ce fait, l’ont emmené en Égypte où Joseph est devenu le premier ministre du pharaon et a pu préparer la venue de son père et de tous les siens et les sauver ainsi d’une famine gravissime qui affligeait toute la région, ici, c’est une jeune juive, faite prisonnière, et « mise au service de la femme de Naaman » (2 Rois 5, 2), qui va être l’instrument de son salut. En effet, « elle dit à sa maîtresse : Oh ! si mon seigneur voyait le prophète qui est à Samarie, celui-ci le délivrerait de la lèpre » (2 Rois 5, 3). Elle n’a pas le moindre doute à cet égard. On pourrait considérer qu’il s’agit d’un bavardage de bonne femme. Mais enfin, la situation étant ce qu’elle est, aucun moyen n’est à négliger. Naaman se permet d’informer son maître en disant : « La fille du pays d’Israël a dit ceci et cela » (2 Rois 5, 4), et de lui rapporter ses dires et l’espoir qu’elle a fait naître en lui. Alors « le roi de Syrie dit :’Bien ! va et j’enverrai une lettre au roi d’Israël.’ Il partit, emportant dix talents d’argent, six mille pièces d’or et dix vêtements de rechange » (2 Rois 5, 5). Cela fait beaucoup. Mais tout cela est adressé au roi d’Israël, non au prophète de Samarie, quel pouvoir le roi d’Israël a-t-il sur la lèpre de Naaman ? Aucun. L’opération est donc mal enclenchée. « Il remit au roi d’Israël la lettre où il était dit : ‘Or donc, quand cette lettre te parviendra, sache que je t’envoie Naaman, mon serviteur, pour que tu le délivres de la lèpre’ » (2 Rois 5, 6). Le personnage de Naaman n’est pas inconnu du roi d’Israël. Il est au courant de ses exploits, aussi redoute-t-il un piège. « Après avoir lu la lettre, le roi d’Israël déchira ses vêtements et dit : ‘Suis-je un dieu, faisant mourir et faisant vivre pour qu’on me demande de délivrer un homme de la lèpre ? Sachez donc bien et voyez qu’il cherche contre moi un prétexte » (2 Rois 5, 7) à me faire la guerre. Le roi réagit en pensant à lui. Il oublie l’existence du prophète. Dieu sait pourtant s’il a eu souvent recours à lui et qu’il le tient pour un homme de Dieu. (à suivre…)

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