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dimanche 6 juillet 2014

Homélie pour ce dimanche

Homélie pour ce dimanche

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » Il faut se faire petit devant Dieu pour être en mesure de l’accueillir en nous, tout comme lui, le Fils du Père éternel, est devenu enfant pour nous obtenir la condition d’enfant du Père par la rémission de nos péchés. Le Seigneur nous fait connaître le Père, car quiconque voit le Fils vois aussi le Père. C’est ce qu’il cherche à le faire comprendre le Jeudi Saint à l’apôtre Philippe, lui demandant de lui montrer le Père. Nous voyons le Père avec les yeux de la foi, dans cette conversation amoureuse et filiale qu’est notre prière, notre prière méditative ; nous le voyons plus intensément encore dans l’Eucharistie, dans laquelle nous croyons que le Jésus d’il y a deux mille ans, reste réellement présent avec son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité, le même hier, aujourd’hui et à tout jamais. Le Christ en qui nous voyons le Père, car il n’est qu’un seul et même Dieu avec lui dans l’unité du Saint-Esprit. (lire la suite) Dieu est un Père très aimant qui veut nous avoir avec lui dans sa joie sans fin. Nous lisons au Livre des Proverbes qu’il met ses délices à être avec les enfants des hommes, à vivre avec nous. Au cours de la dernière Cène, Jésus affirme : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui ». Et l’auteur du Livre de l’Apocalypse écrit ces paroles émouvantes : « Voici que je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je dînerai avec lui et lui avec moi. » Dieu a donc ce désir fou de partager notre existence, parce qu’il sait combien sa présence nous est nécessaire et bénéfique. Nous comprenons son insistance à nous inviter à venir avec lui : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos », texte que nous entendions aussi pour la solennité du Sacré Cœur de Jésus. Allons à lui, car avec notre Seigneur la Croix ne pèse plus ou beaucoup moins quand nous le regardons nous aimer jusqu’au bout et donner sa vie pour que nous ayons sa Vie, la vie divine, et que nous l’ayons surabondante, elle qui est la source de repos pour notre âme. « Prenez sur vous mon joug, et devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. » Notre Seigneur avait dit dans une autre circonstance : « Celui qui veut être mon disciple, qu’il se renie lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive. » « Prenez sur vous mon joug. » Quel joug ? La Croix précisément. La Croix qui est l’instrument du salut apportée par Dieu à l’humanité pécheresse, et qui ne doit donc pas nous effrayer. Si nous nous unissons à cette Croix, si nous la portons avec Jésus-Christ sur les chemins de notre vie, s nous la portons en enfants de Dieu que nous sommes, conscients que la Volonté de notre Père est parfaite, alors nous vérifions à quel point il est vrai que « mon joug est facile à porter et mon fardeau léger ». « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie ! » Telle est l’exhortation du prophète Zacharie. C’est la conséquence logique de la vie chrétienne, d’une vie vécue en Dieu, tout en portant notre croix chaque jour. Si nous allons refaire nos forces auprès de notre Dieu de Bonté, « au cœur doux et humble », si nous cherchons à tuer en nous les désordres de l’homme pécheur, alors, comme nous le promet l’Apôtre, nous vivrons. Nous vivrons non seulement de la vie humaine, naturelle, mais plus encore et surtout de la vie divine, surnaturelle. Sous son influence notre existence humaine se transforme, se divinise, devient de plus en plus la vie d’un enfant de Dieu, dont l’aspiration rejoint celle du Père de vivre avec nous. L’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en nous par la grâce. Ne contristons pas l’Esprit, nous dit l’Apôtre. Mais luttons. Luttons jour après jour pour vivre notre foi dans l’émerveillement de Dieu. Luttons pour rejeter le péché de notre vie. Luttons pour progresser en sainteté. Venons nous confesser régulièrement et chaque fois que nous en ressentons plus le besoin. C’est la marque d’un amour sincère de Dieu. C’est répondre à l’invitation : « Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau », qui est avant tout le poids de nos péchés. Car si nous ne nous confessons pas, quel genre de catholique sommes-nous ? Quel est notre amour de Dieu ? Comment recevoir alors le Pain de la Vie éternelle ? N’est-ce pas manger sa propre condamnation, selon ce qu’affirme saint Paul ? Venez à moi. Dans le sacrement de la réconciliation, le Seigneur nous attend avec toutes nos misères, pour nous purifier, pour nous pardonner, pour nous fortifier. Car « sans moi, vous ne pouvez rien faire », a-t-il dit. Tout en précisant que, en revanche, « tout est possible à celui qui croit ». Oui, notre Dieu est doux et humble de cœur, digne d’être aimé pour de bon. Que la Vierge Marie nous prenne par la main et nous place en face du Cœur très Sacré et Miséricordieux de Jésus ; qu’elle nous donne un plus grand amour de son Fils afin que, sous l’action de l’Esprit Saint nous nous laissions réconcilier par lui avec le Père, et que nous ouvrions ainsi toutes grandes les portes de notre âme à l’action sanctificatrice et pacifiante de notre Dieu qui n’attend que cela pour nous combler de joie dès ici bas, dans l’espérance du grand jour où nous pourrons enfin entre dans la patrie céleste et adorer face à face pour l’éternité le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Amen.

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