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lundi 14 juillet 2014

Droiture d’intention (7)

Droiture d’intention (7)

Vexé et humilié, Naaman se dit : « Les fleuves de Damas, l’Abana et le Parpar, ne valent-ils pas mieux que toutes les eaux d’Israël ? » (2 Rois 5, 12). Qu’en sait-il ? C’est un réflexe quelque peu nationaliste. Il n’y a aucune raison en soi pour que leurs eaux soient meilleures, ni pour qu’elles soient moins bonnes. « Ne puis-je pas m’y laver et redevenir pur ? » (2 Rois 5, 12). Peut-être. Mais pourquoi ne pas l’avoir fait ? Tu n’y as jamais pensé. Nul de tes médecins ne te l’a prescrit. Et le prophète te fait une proposition toute simple et tu ne t’arrêterais pas à prendre en considération ? (lire la suite) « Il s’en retourna enflammé de colère » (2 Rois 5, 13), d’une colère qui l’aveugle et l’empêche de raisonner sainement. Il se demande comment il va présenter l’affaire au roi à son retour au pays. Mais « les méchants sont pour [les bons] une occasion involontaire de vertu » (saint Augustin, Le livre des dix-sept questions sur l’Évangile selon saint Matthieu 12, 2). Jugeant la situation ridicule et le comportement de leur maître totalement injustifié, excessif, « ses serviteurs s’approchèrent pour lui parler et ils lui dirent : ‘Mon père, si le prophète t’avait demandé une chose considérable, ne le ferais-tu pas ? » (2 Rois 5, 13). S’il t’avait commandé d’accomplir un exploit, comme tu sais en faire, ne t’y serais-tu pas lancé bien volontiers à corps perdu, ô Maître ? « Sans l’ombre d’un doute. Mais ce qu’il m’a demandé est ridicule. L’on ne se moque pas comme cela de Naaman. Il peut être encore heureux que je ne me venge pas de son affront. » « Maître, Maître, « combien plus, quand il t’a dit : ’Lave-toi et sois pur’ » (2 Rois 5, 13), tu devrais le faire, puisque c’est si simple. Tu devrais au moins essayer. Et tu verrais bien si les eaux de l’Abana et du Parpar sont meilleures que celle du Jourdain… Comprenant que ses serviteurs s’exprimaient avec sagesse et se souvenant peut-être d’avoir entendu dire un jour cette parole : « Je t’appelle, toi, le Dieu qui répond » (Psaume 16,6), Naaman se ravisa, et « il descendit donc et se plongea sept fois dans le Jourdain, selon la parole de l’homme de Dieu : et sa chair redevint comme la chair d’un petit enfant et il fut purifié » (2 Rois 5, 14). C’était aussi simple que cela. Trop simple de prime abord. Mais il nous arrive de tout compliquer parce que nous tenons à nos idées et à nos plans et que nous refusons de rectifier notre intention tordue. Ses serviteurs ont réussi à faire fléchir Naaman. « Alors il retourna vers l’homme de Dieu, avec toute sa suite. Quand il fut arrivé, il se présenta à lui et lui dit : ‘Voici donc que je sais qu’il n’y a pas de Dieu sur la terre, si ce n’est en Israël » (2 Rois 5, 15). - « Que ce peuple sache que toi, Seigneur, tu es le Dieu, et que c’est toi qui as retourné entièrement [son] cœur » (1 Roi 18, 37). « Qu’ils sachent que toi – ton nom est le Seigneur – tu es seul le Très-Haut sur toute la terre » (Psaume 83, 19). Et Naaman d’ajouter : « Et maintenant, accepte donc un présent de la part de ton serviteur » (2 Rois 5, 15). Naaman se considère serviteur d’Élisée. Il est revenu de sa superbe. Il est vrai qu’il est en dette envers lui. (à suivre…)

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