Saint Cyprien (2)
Saint Cyprien (2)
Dans ces circonstances réellement difficiles, Cyprien révéla de grands talents pour gouverner : il fut sévère, mais non inflexible avec les lapsi, leur accordant la possibilité du pardon après une pénitence exemplaire ; il fut ferme envers Rome pour défendre les saines traditions de l'Église africaine ; il se démontra très humain et empli de l'esprit évangélique le plus authentique en exhortant les chrétiens à apporter une aide fraternelle aux païens durant la peste ; il sut garder une juste mesure en rappelant aux fidèles - qui craignaient trop de perdre la vie et leurs biens terrestres - (lire la suite) que pour eux la véritable vie et les véritables biens ne sont pas ceux de ce monde ; il fut inébranlable dans sa lutte contre les mœurs corrompus et les péchés qui dévastaient la vie morale, en particulier l'avarice. « Il passait ainsi ses journées », raconte alors le diacre Pontius, « lorsque voilà que - sur ordre du proconsul - le chef de la police arriva à l'improviste dans sa villa » (Vie 15, 1). Le jour même, le saint évêque fut arrêté et, après un bref interrogatoire, il affronta avec courage le martyre entouré de son peuple.Cyprien rédigea de nombreux traités et lettres, toujours en rapport avec son ministère pastoral. Peu enclin à la spéculation théologique, il écrivait surtout pour l'édification de la communauté et pour le bon comportement des fidèles. De fait, l'Église est le thème qui lui est, de loin, le plus cher. Il fait la distinction entre l'Église visible, hiérarchique, et l'Église invisible, mystique, mais il affirme avec force que l'Église est une seule, fondée sur Pierre. Il ne se lasse pas de répéter que « celui qui abandonne la chaire de Pierre, sur laquelle l'Église est fondée, se donne l'illusion de rester dans l'Église » (L'unité de l'Église catholique, 4). Cyprien sait bien, et il l'a exprimé à travers des paroles puissantes, que, « en dehors de l'Église il n'y a pas de salut » (Epistola 4, 4 et 73, 21), et que « celui qui n'a pas l'Église comme mère ne peut pas avoir Dieu comme Père » (L'unité de l'Église catholique, 4). Une caractéristique incontournable de l'Église est l'unité, symbolisée par la tunique sans coutures du Christ (ibid., 7) : une unité dont il dit qu'elle trouve son fondement en Pierre (ibid., 4) et sa parfaite réalisation dans l'Eucharistie (Epistola 63, 13). « Il n'y a qu'un seul Dieu, un seul Christ », admoneste Cyprien, « une seule est son Église, une seule foi, un seul peuple chrétien, liés en une solide unité par le ciment de la concorde : et on ne peut pas diviser ce qui est un par nature » (L'unité de l'Église catholique, 23).
(à suivre...)
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