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samedi 3 juillet 2010

Complainte de l’exilé (1)

Complainte de l’exilé (1)

Psaumes 42 et 43
Je me sens en exil ici-bas. Aussi fais-je mienne la complainte du psalmiste.
« Comme le cerf soupire après les eaux courantes, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! » (Psaume 42, 2). Que c’est donc vrai ! Je soupire après toi. Je voudrais vivre en ta présence, te voir, t’entendre. Je voudrais partager ton existence, parce qu’« il est bon pour nous d’être ici » (Luc 9, 33), avec toi. En vivant dans ta proximité, je peux m’appuyer sur toi et apprendre de toi. Fais que tu sois mon horizon, Seigneur. Que je me tourne vers toi sans cesse, que je vive en ne pensant qu’à toi, que je n’agisse que pour toi et avec toi. Mon âme aspire à vivre avec toi, car toi seul peux combler l’aspiration au bonheur qu’elle abrite, (lire la suite)
que tu lui as infusée, et que rien ici-bas ne peut satisfaire. C’est mon espérance quotidienne. « Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant » (Psaume 42, 3). Une soif que tu y mets toi-même, une soif de toi que seule ta venue en moi peut désaltérer.
Heureusement pour nous, tu as prévu une étape intermédiaire, une progression comme par degrés. Avant l’union pleine et définitive en quoi consiste le ciel, tu as voulu et permis que nous te soyons unis réellement par le sacrement de l’Eucharistie. Tu nous donnes ta chair comme vraie nourriture et ton sang comme vraie boisson (Jean 6, 55), afin que tous, nous ne fassions qu’un avec toi, tout comme toi tu ne fais qu’un avec le Père (Jean 17, 22-23). C’est déjà quelque chose de prodigieux, qui nous donne un avant-goût des réalités célestes, des biens d’en-haut, « là où le Christ assis à la droite du Père » (Colossiens 3, 1), ces biens avec lesquels il n’y aura plus d’insatisfaction ni d’imperfection. « Mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, comme une pierre aride et assoiffée, faute d’eau » (Psaume 63, 2). « Je tends les mains vers toi » (Psaume 143, 6), car il n’y a que toi qui puisses me venir en aide et répondre à ce désir de bonheur qui m’habite. C’est en toi, et toi seul, que je peux me confier. Tu m’as créé pour toi, tu as mis le bonheur comme destinée finale, et même intermédiaire, à ma vie. Tu m’as fait pour vivre heureux en ta présence. Alors, « quand irai-je contempler la face de Dieu ? » (Psaume 42, 3). En vérité, de tout mon cœur, « il est une chose que je demande à Yahvé, je la désire ardemment : c’est d’habiter dans la maison de Yahvé, tout le temps de ma vie, pour jouir de la douceur de Yahvé et pour contempler son sanctuaire » (Psaume 27, 4). Cela me suffit. Il n’y a rien d’autre à attendre, plus aucune sollicitation externe qui puisse se faire sentir. Car la vie avec toi, en toi, comble sans combler, apporte une joie toujours neuve et renouvelée sains cesse, toujours accrue aussi. « Jouir de la douceur de Yahvé », toi qui es le Dieu « doux et humble de cœur » (Matthieu 11, 29).

(à suivre…)

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