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mardi 27 juillet 2010

La prière de Jésus (6)

La prière de Jésus (6)

Le prophète Isaïe n’a-t-il pas prophétisé de moi : « Il était méprisé et abandonné des hommes, homme de douleurs et familier de la souffrance, celui devant qui on se voile la face, méprisé et de qui nous ne faisions aucun cas. Vraiment c’était nos souffrances qu’il portait, et nos douleurs dont il s’était chargé ; et nous, nous le regardions comme quelqu’un de puni, frappé de Dieu et condamné aux épreuves. Mais lui, il a été transpercé pour nos infidélités, broyé pour nos fautes ; le châtiment qui nous rend le bonheur a pesé sur lui, et c’est par ses plaies que nous sommes guéris » (Isaïe 53, 3-5). C’est le plan que nous avons arrêté ensemble, Père saint. Je ne m’en plains pas. Mais c’est dur à porter. Je me tais devant l’injustice. (lire la suite) « Maltraité, il s’inclinait, et n’ouvrait pas la bouche ; tel l’agneau conduit à la boucherie, et la brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvrait pas la bouche » (Isaïe 53, 7). Ton prophète ajoute encore qu’il « a plu à Yahvé de le broyer par la souffrance. S’il livre sa vie en sacrifice expiatoire, il verra une postérité, il prolongera ses jours, et le dessein de Yahvé, par lui, trouvera le succès » (Isaïe 53, 10). Est-ce possible ? Moi, tu le sais bien, « je fais toujours ce qui te plaît » (Jean 8, 29). Et puisque c’est cette Croix qui t’honore et te glorifie, je l’embrasse avec Amour bien volontiers. Mais mon corps regimbe : « Eli, Eli, lama sabacthani, c’est-à-dire : « Mon Dieu, mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27, 46). « Ma grâce te suffit » (2 Corinthiens 12, 9). Je n’en doute pas ; mais cependant je me trouve seul au milieu de cette meute hurlante. « Eux, ils m’observent, et ils se réjouissent en me voyant » (Psaume 22, 18). Je ne suis pas descendu dans le monde » pour être servi, mais pour servir et donner ma vie en rançon pour la multitude » (Matthieu 20, 28). Et c’est aujourd’hui que cela s’accomplit enfin. « J’ai ardemment désiré manger cette Pâque (…) avant de souffrir » (Luc 22, 15). C’est le sacrement du Salut qui s’opère. Et je te rends grâce, Père, car tu m’as exaucé, « tu m’exauces toujours » (Jean 11, 42), d’ailleurs. Mais il faut payer un bien « grand prix » (1 Corinthien 7, 23). En moi, « de la plante des pieds à la tête, il n’y a rien d’intact » (Isaïe 1, 6).
Tu m’envoies « publier une année de grâce du Seigneur, et un jour de vengeance pour notre Dieu ; consoler tous ceux qui ont pris le deuil » (Isaïe 61, 2). C’est aujourd’hui que cela s’accomplit. La vengeance de ma mort ouvre une année de grâce pour le monde. « Jusques à quand, Maître saint et véridique, attendras-tu pour faire justice et venger notre sang sur les habitants de la terre ? » (Apocalypse 6, 10).

(à suivre…)

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