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mercredi 28 juillet 2010

La prière de Jésus (7)

La prière de Jésus (7)

Regarde-les donc. C’est un tableau dérisoire. Moi sur la Croix, nu, face au monde, et eux « ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique » (Psaume 22, 19), car « cette tunique était sans couture, d’une seule pièce de tissu du haut en bas » (Jean 19, 23). « Puis ils s’assirent et restèrent là à le garder » (Matthieu 27, 36). Comme si j’allais m’envoler ! Comme s’ils avaient quelque chose à craindre de moi ! « Mais toi, Yahvé, ne demeure pas éloigné ! Toi, ma force, viens en hâte à mon secours ! » (Psaume 22, 20). J’insiste : j’en ressens un cruel besoin. Que ce soit toi qui m’abandonnes m’est plus dur à supporter que la débandade de mes apôtres, de ceux que j’ai cru pouvoir appeler « mes amis », parce que je leur « ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père » (Jean 15, 15), de toi. En effet, « il n’y a pas de secrets entre amis » (J. Ratzinger/Benoît XVI, Homélie pour la messe avant le conclave, 18 avril 2005). (lire la suite)
« Délivre mon âme de l’épée, ma vie de la griffe du chien ! Sauve-moi de la gueule du lion, et dans ma misère des cornes du buffle » (Psaume 22, 21-22), « de peur que mon âme ne soit emportée comme par le lion, et mise en pièces, sans que personne ne puisse l’en arracher » (Psaume 7, 3). « Car sans raison ils ont tendu pour moi leur filet, sans raison ils ont creusé une fosse pour m’ôter la vie » (Psaume 35, 7). Quel malheur ai-je fait, La seule raison que je vois à cela, c’est la haine qu’ils ont pour toi et pour ton Oint. « C’est lui l’héritier ! Allons, tuons-le, et l’héritage sera à nous » (Marc 12, 7). Voilà leur raisonnement insensé. Non, la vraie raison, c’est que toi et moi et notre Esprit commun nous avons voulu en venir là. « Ne fallait-il pas que le Messie connût ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? » (Luc 24, 26). Oui, « le Fils de l’homme devra beaucoup souffrir, être rejeté par les Anciens, les grands prêtres et les scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour » (Luc 9, 22). Et ressusciter…
Par là-même « j’annoncerai ton nom à mes frères, au milieu de l’assemblée je te louerai : « Vous qui craignez Yahvé, louez-le ! Vous tous, postérité de Jacob, glorifiez-le ! Révérez-le, vous tous, postérité d’Israël ! Car il n’a pas méprisé ni pris en dégoût l’abjection du malheureux ; il n’a pas caché sa face devant lui ; mais quand il a crié vers lui, il a entendu » (Psaume 22, 23-25). Telle est la réalité. J’ai cru que tu m’avais abandonné. Mais tel n’était pas le cas. Il ne pouvait pas en être ainsi. Voici que tu fais à nouveau sentir ta présence ? Et moi, je m’empresse de proclamer ta miséricorde, d’annoncer à tous les hommes combien tu es proche du malheureux, qu’en dépit des apparences tu ne détournes pas ta face de lui, que tu es toujours rempli de compassion pour celui qui souffre et se retrouve dans la solitude. C’est une solitude apparente, une solitude bien accompagnée, car tu es présent, et tu finis par réchauffer le cœur. Il suffit de faire monter vers toi le cri de notre prière pour que tu fasses disparaître l’angoisse.

(à suivre…)

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