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lundi 6 juin 2011

Le Christ et la liberté (2)

Le Christ et la liberté (2)

Or, « nous sommes vraiment appelés par grâce à nous conformer au Christ, le Fils du Père, et à être transformées en lui » (Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, n°22). Ne peut le comprendre que celui qui prend suffisamment de recul pour être libre vis-à-vis de lui-même, c’est-à-dire pour ne pas se laisser assujettir aux chaînes du péché, de l’inclination au mal qui se trouve en lui.
La liberté est un vrai don de Dieu, soulignait saint Josémaria (cf. Amis de Dieu, nos 23-38). Un don est offert pour le bien du bénéficiaire. En nous accordant le don de la liberté, Dieu nous fait participer à sa propre vie, qui ne connaît aucune contrainte, et en même temps (lire la suite) il nous permet de réaliser de bonnes œuvres dont il tiendra compte à l’heure de notre jugement et qui, par suite, sont comme un passeport pour l’éternité bienheureuse. « La foi, si elle n’a pas les œuvres, elle est morte radicalement » (Jacques 2, 17). Et nous n’avons pas été créés pour la mort, mais pour la vie. « Père saint, garde-les dans ton nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un comme nous » (Jean 17, 11).
« Si tu veux être parfait » (Matthieu 19, 21). Le Seigneur répond à l’aspiration que celui que nous connaissons sous le nom de « jeune homme riche » lui a manifesté avec enthousiasme. Le Seigneur s’adresse à lui avec une grande délicatesse, sans lui dicter impérativement sa conduite. Il ne lui dit pas d’emblée : « Viens et suis-moi », comme à Lévi, le futur Matthieu (cf. Marc 2, 14), et tu verras comment parvenir à la sainteté. Comme pour le suivre il faut avoir le cœur libre de toute attache terrestre, et tout laisser (cf. Luc 5, 11), il lui ouvre des perspectives en ce sens : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis, viens et suis-moi » (Matthieu 19, 21).
Dans l’après-midi du jour de sa Résurrection, le Seigneur rejoint deux de ses disciples qui fuyaient Jérusalem pour s’en retourner chez eux, totalement abattus par les événements qui venaient de se dérouler dans la Ville Sainte. Il ne se fait pas reconnaître d’eux d’emblée. En chemin, il leur explique tout ce qui, dans les Ecritures, annonçait précisément ces événements, et comment il convenait que le Fils de l’homme souffrit « pour entrer dans sa gloire » (Luc 24, 26). Une fois arrivés au bourg d’Emmaüs, alors même que le jour tombe, il ne veut pas les obliger à l’inviter. Mais eux le pressent d’entrer chez eux, tout heureux qu’ils sont de leur conversation, qui leur a fait comprendre pleinement les choses et leur a redonné un optimisme nouveau. C’est alors, au cours du repas, à la fraction du pain, que Jésus se fait connaître. Telle est sa délicatesse de tous les instants, qui respecte la liberté humaine tout en faisant les premiers pas pour faciliter notre décision de l’aimer et de le suivre.

(fin)

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