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dimanche 12 juin 2011

Zachée (5)

Zachée (5)

Zachée n’est pas un paria aux yeux de ce Jésus de Nazareth, dont la rumeur publique dit tant de bien. C’est pour cela qu’il souhaitait voir quel genre d’homme il était. Et voilà que Jésus demande à venir chez lui ! C’est totalement fou.
Zachée n’en demandait pas tant. Mais comment résister à une telle demande ? « Le rabbi de Nazareth chez moi ! » c’est vraiment le monde à l’envers, se dit-il. « Il se hâta de descendre et le reçut avec joie » (Luc 19, 6). Il accompagne Jésus en jubilant, sans plus se soucier de s’afficher ouvertement avec Jésus ni de ce que les gens peuvent dire. Il n’a d’ailleurs pas le temps de faire ce genre de considérations. Il a vite dépêché quelqu’un pour prévenir de l’arrivée du Maître et que l’on commence les préparatifs de la fête. (lire la suite)
Quant aux apôtres, ils ont appris depuis longtemps à ne pas se scandaliser des fréquentations du Christ, qui n’ont rien de conformistes et bouleversent souvent les conventions établies. Ils savent désormais que, pour Jésus, tous les hommes sont égaux et qu’il ne fait pas acception de personnes (cf. Luc 20, 21) ; Dieu ne juge pas selon les apparences (cf. Jean 7, 24).
Que Zachée ne se pose pas de question ne veut pas dire que les commentaires sur le passage du cortège ne vont pas bon train. Et, immanquablement, « Ce que voyant, ils murmuraient tous, disant : « Il est entré pour loger chez un pécheur » (Luc 19, 7). Et Jésus n’en est pas à son premier coup. Les pharisiens et les scribes avaient déjà eu l’occasion de se scandaliser, en disant : « Celui-là, il fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » (Luc 15, 2). Sans trop s’aventurer à le reprocher directement à Jésus – ils craignaient ses réponses sans appel – ils disaient « à ses disciples : Comment pouvez-vous manger et boire avec les publicains et les pécheurs » (Luc 5, 30).
Jésus ne va pas tarder aujourd’hui à leur en préciser la raison.
La grâce du Saint-Esprit n’a pas besoin de beaucoup de temps pour se frayer un chemin jusqu’au cœur de l’homme, quand celui-ci est bien disposé. Les quelques minutes du parcours entre le sycomore et son domicile ont suffi pour que Zachée, « s'étant arrêté, dit au Seigneur : « Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens ; et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je rends le quadruple » (Luc 19, 8).

(à suivre…)

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