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mardi 9 juin 2009

La Cananéenne et Jésus (5)

La Cananéenne et Jésus (5)

Les cris insistants d'Autonoé finissent par importuner tout le monde, à commencer par les disciples dont la tâche s'en trouve compliquée. Le bruit de ses paroles était comme le bruit d'une multitude (Daniel 10, 6). S'approchant de Jésus, ils lui firent cette prière : « Renvoie-là, car elle nous poursuit de ses cris ! » (v. 23). Ils auraient pu demander au Seigneur d'accéder à la demande de la femme. Non. Ils veulent simplement avoir la paix. Ils ne pensent pas à la meilleure solution, mais à celle qui leur convient à eux. Pauvres que nous sommes... Ce sont les disciples qui craquent, pas la Cananéenne ! Nous avons, là aussi, un parallèle avec l'épisode de Bar-Timée, à qui beaucoup demandaient de s'arrêter de crier, sans doute parce que ses supplications les empêchaient d'entendre ce que le Maître disait (cf. Marc 10, 48). Là aussi ils ne pensent pas au bien de l'aveugle, (lire la suite) alors qu'ils savent que Jésus peut le guérir. Qu'est-ce qui est le plus important : la guérison de Bar-Timée ou entendre l'enseignement de Jésus ? Une autre leçon pour nous.
La Cananéenne et Bar-Timée crient leurs besoins. Nous sommes un peu dans leur situation. C'est-à-dire que nous avons incontestablement besoin d'aide pour progresser sur la voie de la sainteté, sur le chemin de l'amour de Dieu. Mais notre prière n'est probablement pas aussi insistante que celle de ces deux personnages... Et le fait que le Seigneur ne réponde pas sur le champ peut nous déconcerter, nous décourager. Nous avons l'impression parfois qu'il ne nous entend pas. « Nous imaginons que le Seigneur ne nous écoute pas, que nous nous sommes égarés, que seul le monologue de notre voix se fait entendre. Nous nous trouvons comme privés de soutien sur la terre et abandonnés du ciel. Cependant notre horreur du péché, même véniel, est bien réelle et pratique. Alors, avec l’entêtement de la Cananéenne, nous nous prosternons comme elle avec soumission pour l’adorer et supplier : Seigneur, viens à mon secours (Matthieu 15, 25). Et l’obscurité disparaîtra, chassée par la lumière de l’Amour » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 304).
La femme a prié de loin, puis de près. Nous nous approchons nous aussi du Seigneur avec nos requêtes dans la prière et dans le sacrement de la pénitence, pour qu'il nous exauce et nous refasse un cœur neuf : Ô Dieu, crée en moi un cœur pur ; et renouvelle au dedans de moi un esprit ferme (Psaume 51 (50), 12).

(à suivre...)

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