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mercredi 11 février 2015

La résurrection de Lazare (3)

La résurrection de Lazare (3)

« Pensez surtout à la perfidie de la Mort… Tous les soirs, au coucher du soleil, on voit Baptiste le boiteux qui remonte son pré de Ruissatel. Il suit les lacets de la route, avec sa grande faux sur son épaule. On le voit de loin : on sait qu’il n’arrivera pas avant l’Angélus. Mais la mort ne vient pas comme ça… Souvent, elle te suit depuis une semaine et tu ne t’en es pas aperçu, tu croyais que c’était ton ombre… D’un seul coup, elle passe devant toi, et du bout de son doigt pointu, elle touche ton cœur qui éclate, et tu tombes sans dire un mot… Ou bien, avec une petite tape sur la tête elle te bouche une veine du cerveau, ou bien c’est le mégot qui est tombé dans la litière du cheval, et quand les voisins arrivent, avec les seaux de toile et la pompe du village, toi tu ne seras plus qu’un gros bout de charbon, tordu comme un tronc d’olivier ; ou encore, c’est en plein jour, un beau matin du mois d’avril. Elle apparaît au pied de cerisier, (lire la suite) elle fait un croc-en-jambe à l’échelle qui s’effondre, et voilà un chrétien par terre, tout disloqué comme un épouvantail de figuière, et sa pauvre âme toute sale qui s’envole au ciel, désespérée. Voilà mes frères ce qui vous menace si vous avez peur de vous confesser » (M. Pagnol, « Sermon du curé », Le Curé de Cucugnan). Marthe s’exprime en toute simplicité. Ce n’est pas vraiment un reproche, mais plutôt une constatation. Mais un constat empreint, là encore, de confiance, car Marthe ajoute : « Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera » (Jean 11, 22). Elle a aussi l’humilité de ne rien imposer, de ne pas commander au Seigneur. Elle croit. N’est-ce pas suffisant ? S’engage alors un dialogue : « Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » « Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera lors de la résurrection, au dernier Jour » (Jean 11, 23-24). Effectivement, les morts ressusciteront au dernier jour. Les Juifs le croient. Nous aussi nous le croyons. C’est un des articles de notre foi. Abraham « estimait que Dieu a la puissance de ressusciter les morts » (Hébreux 11, 9). Or, Jésus-Christ est le Dieu vivant. C’est pourquoi il répond à Marthe : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra ; et quiconque vit et croit en moi, ne mourra point pour toujours. Le crois-tu ? » (Jean 11, 25-26). Jésus est en droit de nous poser cette même question. Marthe n’hésite pas : « Oui, Seigneur », lui dit-elle, « je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir en ce monde » (Jean 11, 27). Avons-nous cette même foi, cette même simplicité pour reconnaître la divinité de Jésus, qui est la Résurrection et la Vie, et pour reconnaître que nous n’avons la vie qu’en lui ? Avons-nous cette même simplicité et cette même spontanéité pour le confesser auprès de nos proches et de nos amis ? « Je puis tout en celui qui me fortifie » (Philippiens 4, 13), c’est-à-dire dans le Christ Jésus. (à suivre…)

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