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samedi 21 février 2015

Péché et tiédeur (1)

Péché et tiédeur (1)

« Jésus vit, en passant, un aveugle de naissance. Maître, lui demandèrent ses disciples, est-ce que cet homme a péché, ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? Jésus répondit "Ni lui, ni ses parents n’ont péché, mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui. Il faut, tandis qu’il est jour, que je fasse les œuvres de celui qui m’a envoyé ; la nuit vient, où personne ne peut travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde." Ayant ainsi parlé, il cracha à terre, fit de la boue avec sa salive, puis il l’étendit sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : "Va, lave-toi dans la piscine de Siloé (mot qui se traduit Envoyé)." Il partit, se lava, et s’en retourna, voyant clair » (Jean 9, 1-7). La question posée par les disciples traduit une mentalité (lire la suite) erronée, que Jésus rectifie aussitôt. L’infirmité n’est pas la conséquence du péché. Mais le péché, lui, existe bien. Et il existe depuis l’aurore de l’humanité, quand nos premiers parents, Adam et Ève, se sont laissés séduire par le diable. Si la maladie existe « afin que les œuvres de Dieu soient manifestées » dans celui qui en pâtit, le péché a conduit Dieu à envoyer son Fils dans le monde, prendre une chair égale à la nôtre en tout, hormis le péché, précisément, pour tirer de la condition de fils de la colère dans laquelle nous étions alors plongés et nous rétablir dans la dignité d’enfants de son Père. Le baptême a effacé le péché originel, qui nous est transmis avec la nature humaine. Propagation quelque peu mystérieuse, mais bien réelle. Mais notre nature reste marquée par cette tare, et encline au péché. Il en est ainsi, parce que notre intelligence et notre volonté sont affaiblies, malades en quelque sorte. De ce fait, nous n’arrivons pas à voir toujours clairement quel est le vrai bien que nous devons choisir, ni, une fois déterminé, à nous décider de le poursuivre. C’est le mystère d’iniquité, dont parle saint Paul, à l’œuvre en nous. L’aveugle n’est pas atteint de cécité corporelle parce qu’il a péché. Mais nous sommes atteints, nous, d’une certaine cécité spirituelle parce que nous avons péché. Le mal appelle le mal, tout comme le bien appelle le bien. « C’est en avant, au-dessus et loin de moi que je vise toujours. Je regarde devant, pas en arrière (d’ailleurs les yeux sont faits pour regarder devant soi) » (Abel Gance, au Grand échiquier de Jacques Chancel). C’est cela qui est important. Viser toujours plus loin, toujours plus haut. Ne pas nous contenter de ce que nous sommes. Avoir, mais pour de vrai, l’aspiration du jeune homme riche : « Que dois-je faire d’autre pour avoir la vie éternelle ? » (à suivre…)

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