Le travail et les vertus
Le travail et les vertus
Le travail accomplit par amour de Dieu fait grandir l'homme dans les vertus. Par exemple, l'homme gagne en générosité, car il apprend à ne pas calculer son temps ni ses efforts pour travailler beaucoup et bien, à l'imitation de Jésus dont on disait qu'il "a bien fait toutes choses" (Marc 7, 37). Il s'exerce à vivre l'ordre, en commençant par ce qui est le plus important (qui n'est pas forcément le plus urgent), car "Vertu sans ordre ? — Drôle de vertu !" (lire la suite) (saint Josémaria, Chemin, n° 79), et à la ponctualité, en pensant à ceux dont le travail dépend du sien, de façon à ne pas les obliger à travailler dans la précipitation et avec des horaires déréglés. Il contrôle son imagination, afin de mettre toutes ses facultés au service de la tâche accomplie : " Veux-tu vraiment être saint ? — Remplis le petit devoir de chaque instant : fais ce que tu dois et sois à ce que tu fais" (Ibid., n° 815). Il s'attache à vivre la justice, ce qui suppose de connaître les principes de l'éthique professionnelle pour les appliquer avec le sens des responsabilités, donner à chacun ce qui lui est dû, et la charité en respectant ses collègues de travail et s'efforçant de leur rendre service et en sachant découvrir et mettre en valeur leurs qualités, non leurs défauts, c'est-à-dire en étant constructif : "Ne fais pas de critique négative : quand tu ne peux louer, tais-toi" (Ibid., n° 443). Il s'exerce à la force d'âme pour entreprendre au moment voulu les tâches prévues sans les remettre à plus tard, ou pour dire à quelqu'un ce qui est nécessaire pour rectifier un comportement, pour coûteuse que puisse être la démarche. Il donne un exemple d'honnêteté intellectuelle (par exemple, en ne mettant pas sous son nom les découvertes ou les propositions d'autrui) et professionnelle, ce qui est particulièrement important dans un monde où la corruption est fréquente et où il est facile de s'approprier pour son usage personnels des biens de l'entreprise ou de consacrer du temps à autre chose qu'au travail prévu et... attendu. Il vit aussi le sens des responsabilités qui l'amène à faire des suggestions contribuant à améliorer des situations personnelles ou plus générales, les conditions de travail plus humaines, etc. Et le soin des petits détails : c'est la finition, la présentation soignée, la politesse, même quand on écrit par l'internet, la correction des fautes d'orthographe ; c'est l'aspirateur que passe sous le lit, le chiffon à poussière avec lequel on essuie aussi le dessus du cadre d'un tableau, le morceau de papier tombé par terre que l'on ramasse pour le mettre dans la corbeille. Je me rappelle qu'un jour ma mère, passablement âgée, se trouvant à l'hôpital, avait laissé tomber un livre. Ayant demandé très poliment à la première employée venue de le lui ramasser, elle s'est vu opposer un refus, car cela n'entrait pas dans le cadre de ses fonctions. Quant une société en arrive là, c'est qu'elle est sérieusement malade... Il y a quelque chose de détraqué. La beauté du travail et du service du prochain est oubliée. On ne pense qu'à soi. Mais l'égoïsme est source de malheur, non de tranquillité. Nous avons là une "faute d'orthographe" dans la rédaction du livre de notre vie !(à suivre...)
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