13 mai : sainte Jeanne d'Arc (fin)
13 mai : sainte Jeanne d'Arc (fin)
Je termine le texte sur sainte Jeanne d’Arc et la sainteté commencé le 8 mai.Un autre point s’impose à notre admiration : c’est le courage, la détermination, la persévérance qui caractérisent toutes ses démarches et son comportement. Les perspectives les plus hasardeuses, les situations les plus risquées ne l’effraient pas, assurée qu’elle est du secours d’en-haut : « N’était la grâce de Dieu, je ne pourrais rien faire », reconnaît-elle. Elle n’a pas dix-neuf ans lorsqu’elle est appelée à chevaucher des journées entières, à combattre l’ennemi au risque de sa vie, (lire la suite) à entraîner et à réconforter les hommes d’armes, bien plus : à endurer la prison, les calomnies, les suspicions les plus graves puisqu’elles visent sa foi et sa fidélité à Dieu. Comment expliquer tant d’assurance et de constance, tant de fermeté, sinon par la vertu de force qui l’anime. Dieu lui permet de supporter les pires assauts, de réagir aux plus graves accusations, sans défaillir et sans désespérer ; comment ne pas admirer la puissance de Dieu qui se manifeste avec tant d’éclat dans une faire créature. Il serait trop long d’observer comment l’Esprit de Dieu a guidé et inspiré Jeanne : les critiques les plus exigeants ont souligné à l’envi sa simplicité, sa droiture, son horreur du péché, sa virginité, en un mot les vertus chrétiennes qui se manifestent dans sa résolution à suivre la volonté de Dieu aussi parfaitement que possible.
Vous savez où l’a menée cette fidélité à Dieu et à l’Église. Après les péripéties multiples, des examens et des jugements discutables, auxquels n’auraient pas facilement résisté des âmes moins fortes, Jeanne, fidèle à sa foi et à son Église, va affronter le sacrifice suprême, non sans proclamer hautement : « Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait par ordre de Dieu » et son dernier cri sera : « Jésus, Jésus ! »
La vocation de Jeanne fut si particulière, sa courte vie fut si exceptionnelle que l’on serait tenté de se demander, […] en quoi cette jeune fille admirable constitue pour nous, notre époque, un exemple à suivre. Un de vos écrivains catholiques — et non des moindres —est allé jusqu’à écrire que Jeanne était « la sainte du temporel, le modèle de la sainteté laïque ». Si l’on veut bien reconnaître que la sainteté est constituée en définitive par la grâce qui nous anime, par la recherche de la perfection correspondant à notre état de vie, on admettra que des vocations très variées puissent être des routes vers Dieu. Nous savons, du reste, que le chemin de la perfection passe par la Croix, qu’il n’y a pas de sainteté sans abnégation ni combat spirituel, que le disciple de Jésus doit « se renoncer, prendre sa croix et le suivre ». C’est sur terre la condition d’une liberté authentique, c’est la voie qui nous permette de connaître graduellement la paix et la joie des béatitudes (Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 2015).
Chers frères et sœurs, vous avez certainement remarqué comment, dans sa dernière Lettre apostolique, le saint-Père, entre autres conseils stimulants, insiste sur cette importance de la sainteté : « Ce serait un contresens que de contenter d’une vie médiocre, vécue sous le signe d’une éthique minimaliste et d’une religiosité superficielle… Les voies de la sainteté sont multiples et adaptées à la vocation de chacun… Il est temps de proposer à tous, avec conviction, ce haut degré de vie chrétienne ordinaire… (Novo millennio ineunte, n° 31). […]
Et maintenant, nous nous confions à Dieu, qui veut que nous soyons des saints (1 Thessaloniciens 4, 4) : par l’intercession de sainte Jeanne d’Arc, cette jeune laïque qu’il a comblée de ses dons et qui lui a donné une réponse héroïque, nous lui demandons la fidélité à notre vocation, dans la foi et dans l’amour, le courage et la persévérance, « en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ » (Tite 2, 13).
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