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vendredi 11 mai 2007

La pensee unique


La pensée unique


On voit ce que cette « pensée unique » présente de perversité. Elle revient à nier l'existence d'une vérité objective, indépendante des opinions partisanes et des conditions de lieu et de temps. On comprend en même temps comment elle est difficilement acceptable pour un croyant. Concrètement, l'Église catholique a pour fonction « d'exprimer et d'enseigner authentiquement la vérité qui est le Christ, en même temps que de déclarer et de confirmer, en vertu de son autorité, les principes de l'ordre moral découlant de la nature même de l'homme » (concile Vatican II, déclaration sur la dignité de la personne humaine Dignitatis humanae, n° 14). Dire cela, c'est rappeler déjà que la vérité ne dépend pas de l'homme. Il faut citer (lire la suite) l'affirmation fondamentale du Christ : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie » (Jean 14, 6). Dans un tel contexte de « tolérance intolérante », le chrétien cohérent avec sa foi apparaît comme quelqu'un de gênant. « Ma vie se heurtant à un milieu paganisé ou païen, mon naturel ne va-t-il pas sembler factice ? » me demandes-tu. — Je te réponds : il y aura choc, sans doute, entre ta vie et ce milieu ; et ce contraste, où ta foi se confirmera par les œuvres, est précisément le naturel que je te demande » (saint Josémaria, Chemin, n° 380).
En même temps, quand l'autorité de l'Église se prononce sur des questions morales, elle ne porte atteinte à la liberté de conscience de personne : « d'une part, la liberté de conscience n'est jamais une liberté affranchie « de » la vérité, mais elle est toujours et seulement « dans » la vérité ; et, d'autre part, le magistère (l'Église dans sa fonction d'enseignement) ne fournit pas à la conscience des vérités qui lui seraient étrangères, mais il montre au contraire les vérités qu'elle devrait déjà posséder en les déployant à partir de l'acte premier de la foi ». Ce qui fait que « l'Église se met toujours et uniquement au service de la conscience, en l'aidant à ne pas être ballottée à tout vent de doctrine au gré de l'imposture des hommes (cf. Éphésiens 4, 14), à ne pas dévier de la vérité sur le bien de l'homme, mais, surtout, à atteindre sûrement la vérité et à demeurer en elle » (Jean-Paul II, encyclique La splendeur de la vérité, n° 64).
Or, que constatons-nous dans la société contemporaine, occidentale notamment ? Un gauchissement certain de la pensée, une limitation de la liberté d'expression, la tentation d'imposer par la force un modèle de pensée et, par suite, nécessairement d'action. Parlant de l'avortement, hypocritement qualifié d'interruption volontaire de grossesse, mgr Lafitte fait remarquer que « la loi prévoit souvent un droit à l'objection de conscience pour les professions de santé, mais elle en restreint tellement la possibilité d'exercice, qu'elle a en fait établi un véritable système de droit à l'avortement ». De nos jours, « qui exerce l'objection de conscience s'expose parfois à des sanctions. Ce qui est vrai pour les obstétriciens du secteur public, l'est a fortiori pour la profession des pharmaciens qui ne peuvent refuser de vendre des produits réputés et répertoriés comme contraceptifs, alors qu'ils sont en fait des produits abortifs ».

(à suivre...)