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mercredi 16 mai 2007

Une reponse à la "pensee unique » ?


Une réponse à la "pensée unique » ?

Quelle solution reste-t-il à celui qui possède encore une conscience claire de ce qui est objectivement bien ou mal ? « La seule réponse au totalitarisme est philosophique, assure mgr Laffitte : c'est l'affirmation de la dignité de l'homme comme vérité valide pour tous. Une telle attitude est authentiquement tolérante, si l'on peut dire, au sens classique, respectueuse et patiente, mais elle ne se situe pas dans la tolérance idéologique, en ce qu'elle suppose et affirme une vérité universelle : la dignité de tout homme » qui, faut-il le rappeler, a été créé « à l'image et à la ressemblance de Dieu » (Genèse 1, 27). (lire la suite)
Les lois positives, ce que sont les lois humaines, ne peuvent s'imposer à la loi universelle qu'est la loi divine naturelle, inscrite dans le cœur de l'homme (cf. Romains 2, 15). « Les motifs de la désobéissance à une loi positive doivent pouvoir être rapportés à l'instance de la conscience, dans laquelle entrent en jeu d'autres lois que la loi positive », déclare mgr Laffitte. L'histoire nous en donne des exemples éloquents : Socrate en qui le sentiment religieux s'allie à la conviction morale, Antigone qui fait appel à des « lois non écrites et indestructibles » pour désobéir à Créonte, Thomas More, chancelier d'Angleterre, qui sert son souverain dans la fidélité à Dieu ce qui lui vaut la palme du martyre.
Pour des chrétiens, par conséquent, « l'objection de conscience spécifique peut conduire au martyre ». Elle est l'expression de la liberté du croyant face à la pression idéologique. Elle se fonde sur les principes « suivants :
1. Les lois divines priment ;
2. ce n'est que lorsque la loi humaine contredit formellement la loi divine que le croyant peut être dans la situation de désobéir ;
3. le témoignage est une transmission d'une vérité précise sur Dieu : enseigner au nom de Jésus ;
4. le témoignage est rendu possible par la force et avec l'aide de l'Esprit Saint ;
5. le croyant ne peut se dérober : l'objection est un devoir de conscience, justement parce que le Don de l'Esprit Saint lui est fait. »
Il faut se souvenir que « la loi humaine a valeur de loi dans la mesure où elle est conforme à la raison droite : sous cet aspect, il est manifeste qu’elle dérive de la loi éternelle. Par ailleurs, dans la mesure où elle est contraire à la raison, elle est déclarée inique, et dès lors, n’a plus de valeur de loi, elle est plutôt une violence » (saint Thomas d'Aquin, Somme de Théologie I‑II, q. 93, a. 3, ad 2). En outre, « Toute loi portée par les hommes n’a de valeur de loi que dans la mesure où elle dérive de la loi de nature. Si elle dévie, en quelque point, de la loi naturelle, ce n’est déjà plus une loi, mais une corruption de la loi » (ibid., q. 95, a. 2, c). Ce qui est permis par la loi civile (ce qui est « légal ») n’est pas pour autant forcément permis par la loi morale. La loi naturelle « procure la base nécessaire à la loi civile qui se rattache à elle, soit par une réflexion qui tire les conclusions de ses principes, soit par des additions de nature positive et juridique », dit le Catéchisme de l'Église catholique (n° 1959), qui précise encore que « le refus d'obéissance aux autorités civiles, lorsque leurs exigences sont contraires à celles de la conscience droite, trouve sa justification dans la distinction entre le service de Dieu et le service de la communauté politique. « Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu » (Matthieu 22, 21). « Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes » (Actes 5, 29) ».

(fin)

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