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jeudi 24 mai 2007

Une reussite scandaleuse ?


Une réussite scandaleuse ?

Certains se demandent parfois — ils posent carrément la question — comment il se fait que des gens sans scrupule et qui ne s’embarrassent pas de considérations morales réussissent dans leur vie professionnelle, jouissant d’une grande renommée, grimpant des échelons, étant combles d’honneurs, s’enrichissant…
Cette réussite peut paraître scandaleuse. Mais Dieu « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur ceux qui ne le sont pas » (Matthieu 5, 45). Et l’Écriture affirme aussi que (lire la suite) « chacun reçoit la récompense de ses œuvres » (Proverbes 12, 14). Saint Paul précise que « chacun recevra ce qu’il a mérité » (2 Corinthiens 5, 10), et que « chacun recevra sa récompense à la mesure de sa peine » (1 Corinthiens 3, 8).
D’autre part, il faut revenir à la réalité essentielle de l’homme, à savoir qu’il a été créé bon par Dieu. L’âme que Dieu a créée au cas par cas, et qui est le principe vital de l’homme, ce qui « l’anime », est en lui la ressemblance et l’image de Dieu dont parle le récit de la Création : Genèse 2, 27 et 5, 1. Du fait de cette création, l’homme est naturellement bon, même si cette bonté originelle est mise souvent en échec par les séquelles du péché d’Adam et Ève dans la nature humaine et par nos péchés personnels.
Mais il n’est nul être au monde qui ne fasse du bien au cours de sa vie. Et comme Dieu a voulu lui accorder une rétribution, celui qui est mauvais reçoit sa récompense ici-bas, mais l’accès au paradis lui sera barré. Cela ressort très clairement de l’enseignement de Jésus-Christ. Dans la parabole du riche et de Lazare, par exemple (Luc 16, 19-31), le riche qui festoyait brillamment tout en ne s’occupant jamais du pauvre Lazare qui, couvert d’ulcères, gisait devant sa porte, se retrouve en enfer, où il s’entend dire : « Souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement ses maux. Maintenant, il est consolé ici [au ciel] et toi, tu souffres ». Le Seigneur avait lancé des invectives qui ne s’adressaient pas seulement aux gens de son époque. Elles nous concernent tous : « Malheur à vous, les riches,car vous tenez votre consolation » (Matthieu 6, 24), autrement dit vous avez votre récompense maintenant, sur terre, mais vous n’en recevrez pas dans l’au-delà. « Malheur à vous, qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim » (Ibid., 25) : ils n’ont rien à attendre après leur mort, car ils ont reçu la part de biens qui leur revenait durant leur vie terrestre.
« Il faut passer par bien des épreuves avant d’entrer dans le royaume des cieux » (Actes 13, 22). Celui qui refuse ces épreuves, c’est-à-dire qui donne libre cours à ses caprices, ne s’embarrasse pas de principes moraux, ne cherche pas Dieu, remportera peut-être de nombreux succès aux yeux des hommes et auprès des femmes, mais n’aura pas trouvé la clé d’accès au royaume de Dieu. En revanche, celui qui sait se priver pour les autres, qui s’efforce de vivre en accord avec la loi morale naturelle — naturelle, car c’est la loi divine inscrite par Dieu dans la nature humaine —, qui fait passer Dieu au premier plan, conformément au commandement de l’amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force » (Marc 12, 30), celui-là recevra « le centuple dès maintenant […] et dans le siècle à venir la vie éternelle » (Marc 10, 30).

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