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jeudi 10 mai 2007

Objection de conscience et tolerance


Objection de conscience et tolérance


Le monde dans lequel nous vivons se montre de plus en plus intolérant, sous des apparences de libertés et de droit nouveaux de l'individus. De plus en plus de comportement tombent dans le secteur mal défini du « politiquement incorrect » et du « socialement incorrect » au nom desquels certains supportent de plus en plus difficilement que des concitoyens - les chrétiens, en particulier - se refusent d'accepter des actes qui vont contre leur conscience. L'objection de conscience, qui a toujours existé, même si elle n'a été théorisée qu'il y a un peu plus d'un siècle, fait de plus en plus mauvais ménage avec la tolérance, ou plutôt avec ce qui est présenté comme de la tolérance. (lire la suite)
L'Académie pontificale pour la Vie a tenu récemment un Colloque sur les rapports entre la « conscience chrétienne » et le « droit à la vie ». Son vice-président, monseigneur Jean Laffitte y est intervenu précisément, le 21 février, sur le thème « Objection de conscience et concept de tolérance ». Je reprends ici quelques aspects de sa communication, transmis par l'agence Zénith le surlendemain. De nos jours, le concept de tolérance a cessé d'être une vertu pratique liée à la prudence et à la tempérance pour devenir une « vertu théorique ». Ce qui fait que « l'acte de refuser en conscience d'obéir à une loi injuste se réalise aujourd'hui dans un contexte de tolérance idéologique, qui, par nature, n'est pas disposée à le supporter ». Nous sommes dans une société où la « pensée unique » semble s'imposer de plus en plus. Ce qui est paradoxal à l'heure de la globalisation et de l'accès, notamment grâce à l'internet, à des sources variées d'information.
Notre société, disait mgr Laffitte, « ne tolère pas l'idée qu'il y ait une vérité à chercher ; elle ne tolère pas qu'une telle vérité puisse avoir un caractère universel ; elle impose l'évacuation de tout débat de fond ; en effet, dans un débat de fond, les interlocuteurs peuvent n'être pas d'accord, mais tous ont en commun le désir d'une vérité valable pour toutes les parties du débat. Dans la société idéologiquement tolérante, on évacue la question de la recherche de la vérité et, ce faisant, on transforme le débat de fond en échange d'idées relatives. Chaque interlocuteur informe l'autre de ses propres idées et doit s'interdire de les considérer éventuellement valables pour l'autre. Elles cessent d'être des idées de fond. Il n'y a pas d'enjeu au débat ; elle ne supporte pas les implications éthiques des idées de fond ; elle se place toujours au-dessus des débats de fond et revendique le droit, le bon droit, de juger les parties en présence ; ce faisant, d'ailleurs, elle n'exerce pas de véritable arbitrage - ce qui s'entendrait d'un authentique pouvoir politique - car sa position tolérante la situera toujours pratiquement du côté des positions des interlocuteurs les plus théoriquement tolérants, positions bien sûr les moins dérangeantes pour l'équilibre consensuel qu'elle prétend maintenir ».
(à suivre...)

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