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mardi 22 janvier 2008

La piete (1)


La piété (1)

Que faire de solide, de durable sans piété ? Ce serait agir comme l'homme irresponsable qui construit sa maison sur du sable, sans prévoir de fondations et s'expose à la voir balayée par la première tempête. Celui qui prie, en revanche, bâtit sur le roc (cf. Matthieu 7, 24-29). En effet, saint Paul dit que « la piété est utile à tout » (1 Timothée 4, 8). On ne prie jamais en vain. « À celui qui demande il sera donné » (Matthieu 13, 12).
Que veut dire « être pieux » ? La pietas est (lire la suite) le sentiment du devoir filial. S'il existe une piété envers les parents ou envers la patrie, c'est d'abord et avant tout envers Dieu que nous sommes amenés à vivre cette vertu. Et la vertu, faut-il le rappeler, est une disposition stable et habituelle à faire le bien. La piété nous amène donc à bien nous comporter à l'égard de Dieu qui est, rappelons-le aussi, notre Père, notre Créateur et notre Rédempteur.
La piété se traduit par l'affection portée à Dieu. Non l'attention craintive, du serviteur qui a peur de mal faire ou de déplaire à son maître, mais, tout au contraire, l'attention filiale, de l'enfant qui veut faire plaisir à son Père - « nous faisons ce qui est agréable à ses yeux » (1 Jean 3, 22) - et recueillir aussi de sa bouche des enseignements précieux pour sa vie.
La piété suppose dont une relation à double sens : « Dieu m'écoute et je l'écoute ». Mais je ne reste pas inactif, inerte, à attendre que « cela vienne ». Je manifeste à mon Dieu mes sentiments d'adoration et de gratitude, mon vif regret de tous mes péchés et la ferme résolution de ne plus recommencer avec l'aide de sa sainte grâce. Et puis j'ai tellement de faveurs à lui demander, pour moi et pour les autres ! Des faveurs qui vont concourir à sa gloire, de sorte qu'Il ne peut pas refuser de m'entendre et de m'exaucer.
Ma piété ne s'exprime nulle part mieux que dans l'Eucharistie, où je peux venir retrouver l'objet de mon amour, Dieu, réellement présent, à qui il m'est loisible d'adresser des oraisons jaculatoires, des mots enflammées d'amour brûlant, de ces phrases que les amoureux se répètent et qui semblent banales, éculées même, mais qui sont chargées de sens pour eux, parce qu'échangés entre eux deux. Je peux dire à Jésus, présent dans le tabernacle : « Je t'adore, je t'aime, je crois que tu es ici présent, j'espère en toi ; je sais que tu ne décevras jamais mes attentes... »
« En toi, la vue, le goût, le toucher défaillent » (hymne Adoro te). Nos sens ne nous permettent de voir ni la divinité ni l'humanité du Christ dans l'Eucharistie. Et pourtant, c'est bien toi, Seigneur, que je retrouve chaque fois que je reviens m'agenouiller devant le tabernacle au pied de ce que saint Josémaria qualifiait de « prison d'amour » (Chemin, n° 827).

(à suivre...)

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