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mercredi 16 janvier 2008

Les collaborateurs de saint Paul (2)

Les collaborateurs de saint Paul (2)

Paul et Barnabé eurent un litige, au début du deuxième voyage missionnaire, car Barnabé était de l'idée de prendre Jean-Marc comme compagnon, alors que Paul ne voulait pas, ce jeune homme les ayant quittés au cours du précédent voyage (cf. Actes 13, 13 ; 15, 36-40). Entre les saints, il existe donc aussi des contrastes, des discordes, des controverses. Et cela m'apparaît très réconfortant, car nous voyons que les saints ne sont pas « tombés du ciel ». Ce sont des hommes comme nous, également avec des problèmes compliqués. La sainteté ne consiste pas à ne jamais (lire la suite) s'être trompé, à n'avoir jamais péché. La sainteté croît dans la capacité de conversion, de repentir, de disponibilité à recommencer, et surtout dans la capacité de réconciliation et de pardon. Ainsi Paul, qui avait été plutôt sec et amer à l'égard de Marc, se retrouve ensuite avec lui. Dans les dernières Lettres de saint Paul, à Philémon et dans la deuxième à Timothée, c'est précisément Marc qui apparaît comme « mon collaborateur ». Ce n'est donc pas le fait de ne jamais se tromper, mais la capacité de réconciliation et de pardon qui nous rend saint. Et nous pouvons tous apprendre ce chemin de sainteté. Quoi qu'il en soit, Barnabé, avec Jean-Marc, repartit vers Chypre (cf. Actes 15, 39) autour de l'année 49. On perd ses traces à partir de ce moment-là. (...)
Apollos, bien que s'agissant d'un nom païen, était un fervent juif d'Alexandrie
d'Égypte. Dans le Livre des Actes, Luc le définit comme « un homme éloquent, versé dans les Écritures... dans la ferveur de son âme » (18, 24-25). L'entrée en scène d'Apollos dans la première évangélisation a lieu dans la ville d'Éphèse : c'est là qu'il s'était rendu pour prêcher et c'est là qu'il eut la chance de rencontrer les époux chrétiens Priscille et Aquilas (cf. Actes 18, 26), qui l'introduisirent à une connaissance plus complète de la « Voie de Dieu » (cf. Actes 18, 26). D'Éphèse, il passa par l'Achaïe et arriva dans la ville de Corinthe : là il arriva portant une lettre des chrétiens d'Éphèse, qui recommandaient aux Corinthiens de lui réserver un bon accueil (cf. Actes 18, 27). À Corinthe, comme l'écrit Luc, « il fut, par l'effet de la grâce d'un grand secours aux croyants : car il réfutait vigoureusement les Juifs en public, démontrant par les Écritures que Jésus est le Christ » (Actes 18, 27-28), le Messie. Son succès dans cette ville connut pourtant un tournant problématique, car il y eut certains membres de l'Église, qui en son nom, fascinés par sa façon de parler, s'opposaient aux autres (cf. 1 Corinthiens 1, 12 ; 3, 4-6 ; 4, 6). Paul, dans la Première Épître aux Corinthiens exprime son appréciation pour l'œuvre d'Apollos, mais reproche aux Corinthiens de lacérer le Corps du Christ en se divisant en factions opposées. Il tire une leçon importante de tout l'épisode : Autant moi qu'Apollos - dit-il - ne sommes autre que diakonoi, c'est-à-dire simples ministres, à travers lesquels vous êtes venus à la foi (cf. 1 Corinthiens 3, 5). Chacun a un devoir différent dans le champ du Seigneur : « Moi j'ai planté, Apollos a arrosé, mais c'est Dieu qui donnait la croissance... car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu » (1 Corinthiens 3, 6-9). De retour à Éphèse, Apollos résista à l'invitation de Paul de retourner immédiatement à Corinthe, en renvoyant le voyage à une date ultérieure que nous ignorons (cf. 1 Corinthiens 16, 12).

(à suivre...)

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