ce blog est bloqué à l'entrée en Chine depuis le mois de mai 2007

lundi 30 juillet 2007

D'autres idées sur la "mortification"


D'autres idées sur la "mortification"

Plus qu’en de grandes privations, le véritable esprit de mortification se situe dans les petites choses de la vie ordinaire. C’est ce que, obéissant à une inspiration de l’Esprit Saint, sainte Catherine de Sienne recommande, elle qui s’était imposée à elle-même des mortifications très sévères : « Les saintes et douces œuvres que je demande à mes serviteurs sont les vertus intérieures et éprouvées de l’âme, et non pas seulement celles qui ont pour instrument le corps et pour effets des actes extérieurs, des pénitences de différentes sortes. (lire la suite) Ce sont là les instruments de la vertu, mais non la vertu. Si même ces actes ne sont pas accompagnés des vertus intérieures citées plus haut, ils me sont peu agréables. Quelquesfois même, si l’âme ne fait pas discrètement pénitence, c’est-à-dire si elle met surtout son affection dans la pénitence qu’elle entreprend, elle pose à un obstacle à sa perfection. Elle doit s’attacher surtout à mon Amour, à une sainte haine d’elle-même, à une vraie humilité, à une parfaite patience et aux autres vertus intérieures de l’âme, jointes à la faim et au désir de mon honneur et du salut des âmes. Voilà les œuvres qui montrent une volonté morte à la sensualité qu’elle tue continuellement par amour de la vertu. C’est avec cette discrétion que l’âme doit faire pénitence, c’est-à-dire qu’elle doit aimer surtout la vertu plus que la pénitence et se servir de la pénitence comme d’un instrument pour augmenter la vertu, selon qu’il en est besoin, et qu’elle croit pouvoir le faire dans la mesure de ses forces » (Dialogue, chap. 9, début du Traité de la Discrétion).
La mortification est et restera toujours actuelle, car elle est la prière du corps. Il est logique que celui-ci participe à notre effort de sanctification, car nous sommes à la fois corps et âme. Et si la recherche de la sanctification ne portait que sur l’âme, le corps se dresserait vite en obstacle, nous serions tel un pantin désarticulé.
« Combien voit-on de gens qui font en sorte que leurs chiens ne mangent pas plus qu’il ne faut, afin que leur appétit non satisfait les rende plus légers et plus ardents à la chasse, tandis qu’ils ne s’imposent à eux aucune règle contre les excès du plaisir ; ils semblent ainsi apprendre la sagesse aux animaux dont ils empruntent la brutalité » (saint Jean Chrysostome, Homélies sur les Actes des apôtres 34, 5).

Aucun commentaire: