ce blog est bloqué à l'entrée en Chine depuis le mois de mai 2007

mercredi 18 juillet 2007

Les manuscrits de Montesquieu sauves


Les manuscrits de Montesquieu sauvés


Mon ancêtre Jean d’Arcet a joué un rôle important dans la conservation des manuscrits de Montesquieu. Fils de François d’Arcet, Lieutenant général du baillage de Gascogne, Jean était né en 1724, à Chalosse, près de Saint-Sever. Son père, « magistrat austère et fortuné, était très considéré au Parlement de Bordeaux, qui ne cassa jamais aucun de ses arrêts. Il voulait que son fils aîné Jean lui succéda dans sa charge. Après de bonnes études au collège d’Aire-sur-Adour, il l’envoya faire son droit à Bordeaux. Mais Jean profita de sa liberté pour (lire la suite) suivre des cours de sciences vers lesquelles il était invinciblement attiré. Et plutôt que de poursuivre vers la magistrature, il accepta de céder son droit d’aînesse à un frère d’un second lit, et de se priver des subsides paternels, sans pour autant rompre avec son père. Pour continuer ses études de science, il donna des leçons de latin au fils d’un savetier qui lui amena d’autres élèves, et il put ainsi commencer sa médecine.
Son camarade Augustin Roux, qui devait plus tard devenir professeur de chimie à la Faculté de Médecine de Paris, le présenta au Président de Montesquieu, qui s’intéressa à lui, et l’emmena à Paris en 1742 au service de son fils.
Et très vite, tout en continuant ses études personnelles et les devoirs de sa charge, Jean d’Arcet acquit la confiance totale, l’estime et l’admiration du grand écrivain, dont il devint le secrétaire, amassant et classant pour lui les matériaux qui allaient servir à son dernier ouvrage, « L’esprit des Lois », publié en 1748. Dans les années qui suivirent, le livre eut un retentissement considérable et suscita bien des polémiques. Défendu par la marquise de Pompadour, il était attaqué par la Sorbonne et les Jésuites. La confiance de Montesquieu envers Jean d’Arcet était telle qu’au moment de mourir il lui demanda de prendre en garde ses manuscrits, pour que ses adversaires ne puissent s’en emparer et les détruite ou les modifier. Et le 10 février 1755, devant le corps de Montesquieu qui venait de rendre le dernier soupir, après avoir reçu les sacrements du curé de Saint-Sulpice, Jean d’Arcet dut employer la force pour chasser deux Jésuites, le père Routh et le père Castel, qui voulaient lui arracher les clefs de la bibliothèque du Président. »

Dr Michel Valentin, « La vie et la famille de Joseph d’Arcet (1777-1844) », Sécurité et Médecine du Travail, n° 34, janvier-mars 1975, p. 31.

Aucun commentaire: