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mardi 10 juillet 2007

Patriotisme et nationalisme


Patriotisme et nationalisme

Patriotisme et nationalisme sont deux notions distinctes. Pour un chrétien, le premier est une vertu, le second un péché. "La piété est une certaine expression de l'amour envers les parents et la patrie" disait saint Thomas d'Aquin (Somme théologique II-II, q. 101; a. 3 ad 1). "Aime ta patrie : le patriotisme est une vertu chrétienne. Mais si le patriotisme se transforme en un nationalisme qui porte sur d’autres peuples, sur d’autres nations un regard détaché et méprisant, dénué de charité chrétienne et de justice, c’est un péché" (saint Josémaria, (lire la suite) Sillon, n° 315). "Un chrétien n'est pas seulement une personne qui a la foi, mais aussi quelqu'un qui est appelé à être le levain et le sel de la société civile et politique dans laquelle il ou elle vit. L'Église par conséquent inculque à ses fidèles un profond sens de l'amour et du devoir à l'égard de leurs compatriotes et à l'égard de leur patrie. Elle les encourage à vivre en citoyens honnêtes et exemplaires et à travailler loyalement au progrès intégral de la nation dont ils sont fiers d'être les membres" (Jean-Paul II, Discours aux évêques chinois en visite ad limina, 11 novembre 1980).
Le baptisé est ainsi membre à la fois de la cité temporelle et de la cité céleste. Étant donné qu'il vise la perfection, autre nom de la sainteté, il s'efforce de pratiquer toutes les vertus, dont la vertu de piété, et de remplir le mieux qu'il peut ses devoirs, y compris ceux envers l'État. C'est pourquoi on a pu dire que "Les chrétiens sont plus utiles à la patrie que le reste des hommes : ils forment des citoyens ; ils enseignent la piété à l'égard de Dieu, gardien des cités ; ils font monter jusqu'à une cité divine et céleste ceux qui vivent bien dans les petites cités de la terre" (Origène, Contre Celse 8, 73-74). De ce fait, "les chrétiens ne sont l'ennemi de personne, moins encore de l'Empereur. Ils savent, en effet, que c'est Dieu qui l'a constitué dans sa charge ; c'est pourquoi ils l'aiment nécessairement, le respectent, l'honorent et ils désirent qu'il soit sauf ainsi que tout l'Empire jusqu'à la fin des temps (...). Nous honorons donc l'Empereur, mais nous le faisons de la façon qui est licite et utile pour lui-même : comme un homme qui est second après Dieu, qui a obtenu de Dieu tout ce qu'il est et qui n'est inférieur qu'à Dieu" (Tertullien, Liber ad Scapulam 2).

(à suivre)

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