Les manifestations de Dieu aux hommes
Les manifestations de Dieu aux hommes
Toute manifestation de Dieu, toute "épiphanie", est un mystère de lumière.
"La vraie source de lumière, l'"Astre d'en haut qui vient nous visiter" (cf. Luc 1, 78), c'est le Christ, explique le pape Benoît XVI. Dans le mystère de Noël, la lumière du Christ rayonne sur la terre, en se diffusant comme par cercles concentriques. Tout d'abord sur la sainte Famille de Nazareth : la Vierge Marie et Joseph sont illuminés par la présence divine de l'Enfant Jésus. La lumière du Rédempteur se manifeste ensuite aux bergers de Bethléem qui, avertis par l'ange, accourent immédiatement à la grotte et y trouvent le "signe" qui leur avait été annoncé : un enfant (lire la suite) enveloppé de langes et couché dans une mangeoire (cf. Luc 2, 12). Les bergers, avec Marie et Joseph, représentent ce "reste d'Israël", les pauvres, les anawim, auxquels est annoncée la Bonne Nouvelle. L'éclat du Christ parvient enfin jusqu'aux Rois mages, qui constituent les prémices des peuples païens. Les palais du pouvoir de Jérusalem restent dans l'ombre et la nouvelle de la naissance du Messie y est annoncée paradoxalement par les Rois mages et suscite non pas la joie, mais la crainte et des réactions hostiles. Mystérieux dessein de Dieu : "Quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises" (Jean 3, 19)" (Benoît XVI, Homélie en la solennité de l'Épiphanie, 6 janvier 2006). Et le pape d'ajouter que "les Rois Mages ont adoré un simple Enfant dans les bras de sa Mère Marie, car, en Lui, ils ont reconnu la source de la double lumière qui les avait guidés : la lumière de l'étoile et la lumière des Écritures. Ils ont reconnu en Lui le Roi des Juifs, gloire d'Israël, mais aussi le Roi de toutes les nations" (Ibid.).
La lumière se manifeste encore à Pierre, Jacques et Jean quand Jésus les prend avec lui sur le mont Thabor, où il se transfigure sous leurs yeux.
Bien évidemment, la Lumière qu'est le Christ resplendit de façon toute particulière au moment de sa Résurrection, le matin de Pâques : "Aujourd'hui s'est levée la lumière du monde, aujourd'hui est apparu le soleil de justice dont les rayons apportent le salut" (saint Jérôme, In die dominica Paschae homilia 2). Cette lumière est symbolisée par le cierge allumé au cours de la veillée pascale à partir du feu que le prêtre a béni au préalable en disant : "Seigneur, notre Dieu, par ton Fils qui est la lumière du monde, tu as donné aux hommes la clarté de ta lumière ; daigne bénir cette flamme qui brille dans la nuit ; accorde-nous, durant ces fêtes pascales, d'être enflammés d'un si grand désir du ciel que nous puissions parvenir, avec un cœur pur, aux fêtes de l'éternelle lumière. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur." Le sens spirituel de la cérémonie du feu est évident. Au moment d'allumer le cierge pascal, le célébrant dit la prière suivante : "Que la lumière du Christ, ressuscitant dans la gloire, dissipe les ténèbres de notre cœur et de notre esprit." Puis le cierge est porté en procession dans l'obscurité en chantant une première fois Lumen Christi, "Lumière du Christ", acclamation à laquelle le peuple répond : Deo gratias, "Nous rendons grâce à Dieu". Arrivés au seuil de l'église, le diacre s'il est présent reprend une deuxième fois l'acclamation, un ton plus haut. On allume alors les cierges de tous les fidèles à la flamme du cierge pascal. Parvenu à l'autel, les ministres se tournent vers l'assemblée et le diacre entonne une troisième fois Lumen Christi, encore un ton plus haut. Toutes les lumières de l'église, jusque-là éclairée par les seuls cierges, sont alors allumées. Placé sur un chandelier ad hoc, le cierge est encensé, marquant par là l'importance accordée à cette lumière qui a été acclamée comme lumière du Christ. Il est allumé lors de la messe et des différentes célébrations jusqu'à la Pentecôte, qui marque la fin du temps pascal.
Depuis lors, cette Parole nous est adressée par l'Esprit Saint. La Parole proclamée dans la liturgie est lumière du Paraclet "qui parle en langage humain pour que notre intelligence comprenne et contemple, pour que notre volonté se fortifie et pour que l'action s'accomplisse" (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 89).
(à suivre...)
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