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samedi 23 février 2008

Savoir pardonner (1)

Savoir pardonner (1)

Quand nous réfléchissons à la parabole du fils prodigue (cf. Luc 15, 11-32), il arrive souvent que nous laissions son frère aîné dans l'ombre, que nous l'oublions. Or, si le comportement du cadet nous permet de réfléchir à l'importance du repentir et à la force et la beauté du pardon de Dieu, l'attitude du premier-né renferme aussi un enseignement utile, qu'il est bon de méditer. Et que doivent méditer spécialement ceux qui sont satisfaits de la façon dont ils agissent dans leur vie chrétienne. Ils la résument eux-mêmes en disant : « Je n'ai pas tué, (lire la suite) je n'ai pas volé... Je ne fais de mal à personne... Je vais à la messe tous les dimanches sans faute, je prie... »
On croit entendre l'aîné affirmer à son père : « Voilà tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et à moi tu ne m'as jamais donné un chevreau pour festoyer avec mes amis ! » (Luc 15, 27). Il a l'impression - il en est convaincu - d'être un bon fils et de mériter une récompense, puisqu'il est resté fidèle au poste. Mais son cœur est froid, dur, égoïste. C'est pourquoi il est incapable de se réjouir du retour de son frère. Non seulement il le voit d'un mauvais œil, mais il pique une violente colère : « Il se mit en colère, et il ne voulait pas entrer » au festin préparé par son père pour fêter les retrouvailles du fils perdu (Luc 15, 28). Et, à son père qui le presse de venir participer au banquet d'action de grâces, il répond sur un ton indigné, l'air totalement offusqué, dans les termes que nous venons de voir. Il n'y a pas de place en lui pour le moindre sentiment de compassion. Il ne se sent plus frère de son frère : il a gommé les liens du sang. Pour lui, son frère est quelqu'un qui n'existe plus, qui n'a droit à aucune considération, tandis que lui... Sa sentence est prononcée : c'est l'exclusion. Elle est irréversible. Et l'aîné est triste, aigri, vindicatif, jaloux, emporté, entêté... En définitive, il est triste et malheureux. Tout à l'opposé de l'attitude de celui qui vit avec Dieu. « La joie est un bien qui appartient au chrétien. Elle ne disparaît que devant l’offense à Dieu : car le péché vient de l’égoïsme, et l’égoïsme engendre la tristesse et, même alors, cette joie demeure enfouie sous les braises de l’âme, car nous savons que Dieu et sa Mère n’oublient jamais les hommes. Si nous nous repentons, s’il jaillit de notre cœur un acte de douleur, si nous nous purifions par le saint sacrement de la pénitence, Dieu s’avance à notre rencontre et nous pardonne. Alors, il n’y a plus de tristesse : il est tout à fait juste de se réjouir « puisque ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé » (Luc 15, 32) » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 178).

(à suivre...)

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