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mardi 9 février 2010

Marie et l'Incarnation (4)

Marie et l'Incarnation (4)

Mais Marie pouvait-elle prévoir qu'il lui faudrait renoncer une deuxième fois à Jésus ? Qu'elle devrait en faire l'oblation au Golgotha ? Qu'elle devrait le remplacer par toute l'humanité ? Cela a beau faire des milliards d'hommes, face à l'infini qu'est Dieu, ce n'est rien. Et en plus, ce sont tous des pécheurs... C'est le don supplémentaire que Dieu lui demande. Tout ce qui lui restait encore. Ce à quoi elle pouvait encore être attachée, bien légitimement : c'était son Fils, et il était si aimable ! (lire la suite)
Et c'est Jésus en personne qui lui demande ce détachement, cet ultime sacrifice, afin de parvenir au dépouillement total, de nous « aimer jusqu'au bout, elle aussi (Jean 13, 1), « en laissant tout » (Luc 5, 11) : « Jésus alors, voyant sa Mère et, auprès d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa Mère : « Femme, voici ton fils. » Puis, il dit au disciple : « Voici ta Mère » (Jean 19, 26-27).
Maintenant Marie sait pleinement pourquoi elle est née. « Tout est achevé ». Et d'un certain point de vue tout commence pour elle. C'est le début de sa Maternité spirituelle. Et comme cette grâce nouvelle vient de Dieu, comme les autres, Marie s'empresse de l'accueillir et elle se met à la tâche. Dès le premier instant, alors que son Fils n'a pas encore rendu son âme à son Père, nous avons toute notre place dans son Cœur. Nous y sommes présents. Elle ne nous quitte plus. Nous sommes à elle. Mais elle ne veut rien pour elle. Elle n'a besoin de rien. Ce cadeau que son Fils lui fait, elle l'offre au Père par l'entremise du Fils, en s'unissant à la messe, à toutes les messes qui seront célébrées continuellement dans le monde.
Et Marie, qui nous a donné son Fils à Bethléem en le mettant au monde, nous le donne dans ce nouveau Bethléem, la « maison du pain », qu'est l'Eucharistie. Elle le fait naître dans notre âme, pour que nous vivions comme elle a vécu, dans la proximité de Dieu, en présence de Dieu, à l'école du Dieu fait homme, « doux et humble de cœur » (Matthieu 11, 29).
À chaque messe, le Seigneur nous montre Marie, la désigne à notre attention : « Voici ta Mère ! » Nous la prenons avec nous, chez nous, afin d'être avec Dieu, car, là où est Marie, là est l'Église, là se trouvent le Père, le Fils et le Saint-Esprit, continuellement penchés sur nous, suivant les interventions de Marie, exauçant ses prières, répondant à ses supplications, pourvu que nous la laissions faire et que nous écoutions son invitation : « Faites tout ce qu'il vous dira » (Jean 2, 5). Comme si elle nous disait : « C'est comme cela que vous serez heureux. C'est à cette condition que vous serez saints. »

(fin)

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