19. L’euthanasie
19. L’euthanasie
« Par euthanasie au sens strict, on doit entendre une action ou une omission qui, de soi et dans l’intention, donne la mort afin de supprimer ainsi toute douleur […]. C’est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine […]. Une telle pratique comporte, suivant les circonstances, la malice propre au suicide ou à l’homicide. […] Or, le suicide est toujours moralement inacceptable, au même titre que l’homicide. […] Partager l’intention suicidaire d’une personne et l’aider à la réaliser, par ce qu’on appelle le « suicide assisté », signifie que l’on se fait le collaborateur, (lire la suite) et parfois soi-même acteur, d’une injustice qui ne peut jamais être justifiée, même si cela répond à une demande » (Jean-Paul II, encyclique Evangelium vitæ, n° 65-66). « L’erreur de jugement dans lequel on peut être tombé de bonne foi, ne change pas la nature de cet acte meurtrier, toujours à proscrire et à exclure » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2277). « Le choix de l’euthanasie devient plus grave encore lorsqu’il se définit comme un homicide que des tiers pratiquent sur une personne qui ne l’a aucunement demandé et qui n’y a jamais donné aucun consentement. On atteint ensuite le sommet de l’arbitraire et de l’injustice lorsque certaines personnes, médecins ou législateurs, s’arrogent le pouvoir de décider qui doit vivre ou qui doit mourir » (Jean-Paul II, Ibid., n° 66). Le même raisonnement peut être fait ici qu’à propos de l’avortement : ce qui est reconnu comme une crime grave dans certains cas, ne peut pas devenir acceptable dans d’autres, même pour des raisons soi-disant « humanitaires », d’autant moins que les spécialistes s’accordent à dire que, dans l’immense majorité des cas, les demandes d’euthanasie sont en réalité des appels à l’aide. Cette demande « est surtout une demande d’accompagnement, de solidarité et de soutien dans l’épreuve. C’est un appel à l’aide pour continuer d’espérer, lorsque tous les espoirs humains disparaissent » (Ibid., n° 67).
L’euthanasie est gravement contraire à la dignité de la personne humaine. L'hédonisme et la perte du sens chrétien de la douleur peuvent y conduire. « Ceux dont la vie est diminuée ou affaiblie réclament un respect spécial. Les personnes malades ou handicapées doivent être soutenues pour mener une vie aussi normale que possible » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2276).
« La cessation de procédures médicales onéreuses, périlleuses, extraordinaires ou disproportionnées avec les résultats attendus peut être légitime. C’est le refus de l’ « acharnement thérapeutique ». On ne veut pas ainsi donner la mort ; on accepte de ne pas pouvoir l’empêcher. Les décisions doivent être prises par le patient s’il en a la compétence et la capacité, ou sinon par les ayant droit légaux, en respectant toujours la volonté raisonnable et les intérêts légitimes du patient » (Ibid., n° 2278).
En revanche « même si la mort est considérée comme imminente, les soins ordinairement dus à une personne malade ne peuvent être légitimement interrompus. […] Les soins palliatifs constituent une forme privilégiée de la charité désintéressée » (Ibid., 2279).
(fin)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire