L’exception du christianisme
L’exception du christianisme
L’Église catholique reconnaît l’existence dans les différentes religions de « rayons de la vérité qui éclaire tout homme » (concile Vatican II, déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non-chrétiennes, n° 2) et que tout homme a « l’obligation morale de rechercher » (Ibid., déclaration sur la liberté religieuse, n° 2). Elle y trouve des « semences du Verbe » de Vie qu’est le Christ (Ibid., décret sur l’activité missionnaire, n° 11). Le pape Jean-Paul II a écrit que « Dieu appelle à lui toutes les nations dans le Christ ; il veut leur communiquer la plénitude de sa révélation et de son amour ; (lire la suite) il ne manque pas non plus de manifester sa présence de beaucoup de manières, non seulement aux individus mais encore aux peuples, par leurs richesses spirituelles dont les religions sont une expression principale et essentielle, bien qu’elle comporte « des lacunes, des insuffisances et des erreurs » (Paul VI, discours à l’ouverture de la deuxième session du concile œcuménique Vatican II, 29 septembre 1963) » (encyclique La Mission du Rédempteur, 7 décembre 1990, n° 11).Cependant, même si l’Église reconnaît « volontiers tout ce qui est vrai et saint dans les traditions religieuses du bouddhisme, de l’hindouisme et de l’islam, comme un reflet de la vérité qui éclaire tous les hommes, cela ne diminue pas son devoir et sa détermination de proclamer sans hésitation Jésus-Christ qui est « la Voie, la Vérité et la Vie » […]. Le fait que les adeptes d’autres religions puissent recevoir la grâce de Dieu et être sauvés par le Christ en dehors des moyens ordinaires qu’il a institués n’annule donc pas l’appel à la foi et au baptême que Dieu veut pour tous les peuples » (Jean-Paul II, lettre du 23 juin 1990 citée Ibid.).
Mais face aux expressions religieuses naturelles les plus dignes d’estime, l’Église s’appuie « sur le fait que la religion de Jésus, qu’elle annonce à travers l’évangélisation, met objectivement l’homme en rapport avec le plan de Dieu, avec sa présence vivante, avec son action ; elle fait rencontrer aussi le mystère de la Paternité divine qui penche vers l’humanité ; en d’autres termes, notre religion instaure effectivement avec Dieu un rapport authentique et vivant que les autres religions ne réussissent pas à établir, bien qu’elles tiennent pour ainsi dire leurs bras tendus vers le ciel » (Paul VI, exhortation apostolique sur L’annonce de l’Évangile, 8 décembre 1975, n° 53).
C’est une religion qui ne part pas de l’homme pour remonter vers Dieu, mais la religion de Dieu qui descend vers l’homme, se fait connaître à lui par la Révélation et par le sommet de celle-ci qu’est l’Incarnation du Fils de Dieu, de son Verbe ou Parole fait homme.
Le Christ « ne se limite pas à parler « au nom de Dieu » comme les prophètes, mais c'est Dieu même qui parle dans son Verbe éternel fait chair. Nous touchons ici le point essentiel qui différencie le christianisme des autres religions, dans lesquelles s'est exprimée dès le commencement la recherche de Dieu de la part de l'homme. Dans le christianisme, le point de départ, c'est l'Incarnation du Verbe. Ici, ce n'est plus seulement l'homme qui cherche Dieu, mais c'est Dieu qui vient en personne parler de lui-même à l'homme et lui montrer la voie qui lui permettra de l'atteindre. C'est ce que proclame le prologue de l'Évangile de Jean : « Nul n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est tourné vers le sein du Père, lui l'a fait connaître » (1, 18). Le Verbe incarné est donc l'accomplissement de l'aspiration présente dans toutes les religions de l'humanité : cet accomplissement est l'œuvre de Dieu et il dépasse toute attente humaine. C'est un mystère de grâce » (Jean-Paul II, lettre apostolique À l'approche du troisième millénaire, 10 novembre 1994, n° 6). Ce qui fait que dans le christianisme, la religion n’est plus une recherche de Dieu effectuée par l’homme « comme à tâtons » (Actes 17, 27). C’est « une réponse de la foi à Dieu qui se révèle : réponse dans laquelle l’homme parle à Dieu comme à son créateur et Père, réponse rendue possible par cet Homme unique qui est en même temps le Verbe consubstantiel au Père, en qui Dieu parle à tout homme et en qui tout homme est rendu capable de répondre à Dieu » (Ibid.).
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