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dimanche 25 mars 2007

La crainte filiale (suite)


La crainte filiale (suite)

Celui qui est devenu enfant de Dieu par le baptême « ne se tient plus devant Dieu comme un esclave, dans la crainte servile, ni comme le mercenaire en quête de salaire, mais comme un fils qui répond à l’amour de « Celui qui nous a aimés le premier » (1 Jean 4, 19) » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1828). C’est ce qu’explique saint Basile, cité par le Catéchisme : « Ou bien nous nous détournons du mal par crainte du châtiment, et nous sommes dans la disposition de l’esclave. Ou bien nous poursuivons l’appât de la récompense et nous ressemblons aux mercenaires. Ou enfin (lire la suite) c’est pour le bien lui-même et l’amour de celui qui commande que nous obéissons […] et nous sommes alors dans la disposition des enfants » (Regulæ fusius tracta, prologue 3). Et saint Augustin, rappelant que Dieu a écrit ses lois dans nos cœurs (cf. Jérémie 31, 33), dit, de son côté que « ce sera l’œuvre de celui qui vous a appelés à son royaume et à sa gloire (cf. 1 Thessaloniciens 2, 12), quand il vous aura régénérés par sa grâce, d’écrire en vos cœurs par l’Esprit Saint (cf. 2 Corinthiens 3, 2), afin que vous aimiez ce que vous croyez, que la foi agisse en vous par l’amour (cf. Galates 5, 6) et qu’ainsi vous puissiez plaire au Seigneur Dieu, dispensateur de tous les biens, non par une crainte servile du châtiment, mais par un libre amour de sa justice » (Sermon212, 2). C’est également un aspect de la vertu théologale de l’espérance, que « la crainte d’offenser Dieu et de provoquer le châtiment » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2090).
Cette crainte est le fruit de l’amour, c’est-à-dire de la peine d’offenser l’aimé, de le faire souffrir, de l’attrister par nos infidélités. Jésus-Christ a instauré une Alliance nouvelle, scellée par son sang versé sur la Croix, alliance par laquelle l’homme devient enfant de Dieu, ou plutôt le redevient, puisqu’il l’était avant le péché originel qui lui a fait perdre cette condition. La crainte change de sens, pour devenir une crainte filiale. « Fils de Dieu, frères du Verbe fait chair, de celui dont il a été dit : « De tout être il était la vie et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1, 4), des enfants de la lumière, des frères de la lumière, voilà ce que nous sommes » (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 65).
Craindre Dieu, c’est aussi accepter le défi qu’il nous lance de participer avec lui à l’œuvre de notre salut, tout en sachant que notre faiblesse peut nous empêcher de réaliser ce qu’il attend de nous. C’est pourquoi il nous est dit au Livre des Proverbes (9, 10) que « le début de la sagesse est la crainte de Dieu ».
La loi de Dieu est qualifiée de loi d’Amour, car « elle fait agir par l’amour qu’infuse l’Esprit Saint plutôt que par la crainte » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1972). De plus l’Église applique à la Sainte Vierge ces mots de l’Écriture : « Je suis la Mère du bel amour, de la crainte, de la science et de la sainte espérance » (Siracide 24, 24). « Je ne puis concevoir d’autre crainte que celle de nous écarter de l’Amour. Car Dieu notre Seigneur ne nous veut pas timides, timorés, comme ayant peur de nous donner. Il a besoin que nous soyons audacieux, courageux, délicats » (saint Josémaria, Amis de Dieu, n° 277). Cette bonne crainte n’est autre, en définitive, que l’espérance, qui est « l’attente confiante de la bénédiction divine et de la vision bienheureuse de Dieu » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 2090).

(fin)

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