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lundi 26 mars 2007

L'Annonciation

L'Annonciation

Le 25 mars tombant cette année un dimanche, la célébration de l'Annonciation est reportée à aujourd'hui, 26 mars. Dieu avait annoncé au tentateur du paradis terrestre : "Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t'écrasera la tête et tu l'atteindras au talon" (Genèse 3, 15). Cela va s'accomplir bientôt ; ainsi que la prophétie d'Isaïe (7, 14) : "Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, et on l'appellera Emmanuel, c'est-à-dire "Dieu avec nous."
En effet, l'archange saint Gabriel vient, de la part de Dieu, (lire la suite) annoncer à une jeune femme de Galilée, Marie, qu'elle allait donner le jour à un fils. "Comment cela va-t-il se faire puisque je suis vierge ?" demande-t-elle. "L'ange lui répondit : "L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui naîtra sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu" (Luc 1, 29).
Marie est invitée à donner son assentiment à ce projet divin qui manifeste à quel point "Dieu est amour" (1 Jean 4, 16). Comme le pape Benoît XVI le faisait remarquer dans son message pour le carême en cours, après le refus de l'homme - en la personne d'Adam et Ève, nos premiers parents - d'entrer dans son projet d'amour, Dieu "ne s'est pas avoué vaincu, mais au contraire le "non" de l'homme a été comme l'impulsion décisive qui l'a conduit à manifester son amour dans toute sa force rédemptrice" en envoyant son Fils sur terre, naissant d'une femme et devenant vrai homme tout en restant vrai Dieu. "Pour conquérir à nouveau l'amour de sa créature, ajoute le pape, (Dieu) a accepté de payer un très grand prix : le sang de son Fils unique".
Pour l'heure, l'humanité attend la réponse de Marie à l'ange. "Vierge bienheureuse, lui dit saint Bernard dans une homélie, ouvrez votre cœur à la foi, vos lèvres au consentement, vos chastes entrailles au Créateur. Voyez : le Désiré de toutes les nations frappe à votre porte. Malheur à vous si vous tardiez à lui ouvrir ; il passerait son chemin, et ensuite vous reviendriez avec douleur chercher l'aimé de votre âme ! Levez-vous, courez, ouvrez. Levez-vous par la foi, courez par la dévotion, ouvrez par le consentement" (Homélie super "Missus est" 4, 9).
Marie va dire "oui", fiat, "qu'il me soit fait selon ta parole", sans hésitation, se reconnaissant "la servante du Seigneur" (Luc , 38). "Commençons par imiter son amour. La charité ne s’arrête pas aux sentiments ; elle doit se manifester en paroles et, avant tout, en actes. La Vierge n’a pas seulement prononcé un fiat, mais elle a accompli, à tout moment, sa ferme et irrévocable décision. Nous devons agir de même : lorsque l’amour de Dieu nous pousse et que nous découvrons ce qu’il veut, nous devons nous engager à être fidèles, loyaux, et à l’être vraiment. Car ce n’est pas en me disant « Seigneur, Seigneur », qu’on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est dans les cieux (Matthieu 7, 21).
Nous devons imiter l’élégance naturelle et surnaturelle de Marie. C’est une créature privilégiée dans l’histoire du salut : en Elle, le Verbe s’est fait chair et a demeure parmi nous (Jean 1, 14). Elle fut un témoin plein de délicatesse et qui passa inaperçu ; elle ne voulut pas recevoir de louanges, car elle n’ambitionnait pas la gloire pour elle-même. Marie est témoin des mystères de l’enfance de son Fils, mystères normaux si l’on peut s’exprimer ainsi : à l’heure des grandes miracles, des acclamations des foules, elle s’efface. À Jérusalem, lorsque le Christ — montant un petit âne — est acclamé comme Roi, Marie n’est pas là. Mais on la retrouve près de la Croix, lorsque tout le monde fuit. Cette conduite a la saveur naturelle de la grandeur, de la profondeur et de la sainteté de son âme.
Efforçons-nous d’imiter son obéissance à la volonté de Dieu, obéissance où se mêlent harmonieusement noblesse et soumission. Chez Marie, rien ne rappelle l’attitude de ces vierges folles qui obéissent, il est vrai, mais sans réfléchir. Notre Dame écoute avec attention ce que Dieu veut d’elle; elle médite ce qu’elle ne comprend pas ; elle interroge sur ce qu’elle ne sait pas. Ensuite, elle s’applique de tout son être à accomplir la volonté divine : je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta parole ! (Luc 1, 38). Quelle merveille ! Sainte Marie, notre exemple en toutes choses, nous apprend maintenant que l’obéissance à Dieu n’est pas servilité, qu’elle ne subjugue pas notre conscience. Au contraire, elle nous incite intérieurement à découvrir la liberté des fils de Dieu (cf. Romains 8, 21)" (saint Josémaria, Quand le Christ passe, n° 173).

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