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dimanche 18 mars 2007

Le mal


Le mal

« De quelque manière que l’on tente de le penser, le mal ne peut s’affirmer que sur fond de bien. La cécité est un mal parce qu’elle est une privation de la vue. Elle n’est un mal que parce qu’elle n’est pas un bien ! Mais elle est un mal pour l’animal, non pour la pierre. La pierre n’a pas la vue : c’est une imperfection, car la cécité n’est pas pour elle une privation. En d’autres termes, le mal n’est le mal que parce qu’il y a un bien qui manque. L’existence du mal, loin donc de s’imposer comme une objection contre l’existence de Dieu, en est une preuve. Le mal existe parce que le bien existe ! (lire la suite) Sans le bien qu’il nie le mal n’existerait pas ! N’ayant pas d’autonomie propre, le mal en soi n’existe pas. Autrement dit, nous éprouvons toujours le mal comme la privation particulière d’un bien particulier. Et, comme Dieu est le Bien infini, source tout bien, on peut ramener le mal au péché qui nous sépare de Dieu » (Hervé Pasqua, Qu’est-ce que le christianisme ? Manuel à l’usage de ceux qui respirent large, Pari, Cerf, 2004, p. 48-49).
Et de citer saint Augustin pour qui Dieu ne saurait « laisser un mal quelconque exister dans ses œuvres s’il n’était assez puissant et bon pour faire sortir le bien du mal lui-même » (st Augustin, Enchiridium ad Laurentium, de fide, spe et caritate 3, 11). Or, la mort du Christ sur la Croix, du Fils de Dieu, qui apparaît comme la plus grave iniquité jamais commise et qui peut sembler être la victoire du diable sur Dieu, la mise en échec du plan de Salut de l’humanité, par un renversement inattendu est au contraire la victoire définitive sur le diable, la mort et le péché. À partir de cet exemple vivant, le croyant se remplit de la conviction que le bien jaillit du mal dans sa propre vie et que, comme saint Paul l’affirme, « pour ceux qui aiment Dieu, tout concourt au bien » (Romains 8, 28).
Si le mal est vraiment présent dans le monde, et dans la vie de chaque homme et de chaque femme, comme une conséquence du péché originel commis par Adam et Ève, il a pourtant sa solution à partir de la victoire du Christ, qui a institué un sacrement spécifique pour pardonner celui qui vient vers lui en éprouvant le repentir de son péché et se déclare prêt à ne plus recommencer avec l’aide de la grâce divine : le sacrement de la réconciliation ou de la pénitence, encore appelé confession. Ainsi, « là où le péché avait abondé, la grâce a surabondé » (Romains 5, 21).
Mais le mal, ce qui est objectivement mal, intrinsèquement mal, ne deviendra jamais un bien. Il revient à chacun de s’efforcer de l’éradiquer le plus possible de son âme, pour qu’il se raréfie dans le monde.

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