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mercredi 20 juin 2007

Un officier au pays des hommes voiles

Un officier au pays des hommes voiles


"À peine, vers l'Orient, discerne-t-on, dans l'obscurité, une pâle frange teintée de rose et de violet tendue à l'horizon, que brusquement, en maître impatient de prendre possession de son royaume, le soleil surgit dans toute sa splendeur, ne daignant pas sous le ciel d'Afrique se faire annoncer par l'aurore, son habituelle messagère en Europe.
Succédant ainsi sans transition à la nuit profonde, le jour éclaire la rade de Dakar où notre paquebot pénètre à vitesse réduite, bientôt entouré (lire la suite) d'embarcations les plus disparates chargées de nègres qui gesticulent, jacassent à perdrze haleine et, malgré la présence des requins, plongent pour attraper sous l'eau les pièces de monnaie jetées du bord. Des grues à vapeur alignées sur les quais tendent vers le ciel leurs bras géants qui se profilent sur le fond gris de l'agglomération sans relief, marquée de-ci de-là par la tache blanche d'un mur ou le point rouge d'une toiture en tuile."
Nous sommes le 4 avril 1908. C'est en ces termes que débute le récit que mon arrière-grand-père, Alban Laibe (1881-1956), fait de sa mission de pacification des Touaregs, puis des relevés topographiques en vue de l'établissement du chemin de fer transafricain, entre le fleuve Niger et le Hoggar. À Tamanrasset, il rencontrera le bienheureux Charles de Foucauld. L'ouvrage est intitulé Un Officier au pays des hommes voilés (notes de route 1908 - 1912), et publié chez Mémoires d'Hommes, 690 p., 35 euros).
Originaire de Tergnier, dans l'Aisne, Alban Laibe, polytechnicien, quitte l'armée en 1918 et dirige une socité de construction métallique à La Fère, toujours dans l'Aisne. En 1922, il fonde l'Agence Coloniale Française, qui publie un quotidien d'information économiques et financières axé sur l'Outre-Mer, et un hebdomadaire, La Semaine Coloniale, qui cessent de paraître en 1940.
Ce récit peut être publié grâce au travail de mes frères Gérard et Philippe et de mon cousin Louis Le Tourneau, que je tiens à remercie.
Tous ceux qui aiment l'Afrique et qui s'intéressent au début de la présence française dans cette région du monde, seront passionnés par cet ouvrage, qui laisse transparaître des qualités humaines exceptionnelles chez Alban Laibe.
Il avait ainsi devancé mon cousin Louis Le Tourneau, méhariste lui aussi et géographe, dont j'ai mentionné les souvenirs précédemment.

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