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lundi 25 juin 2007

Saint Pierre, le pecheur


Pierre, le pêcheur

(Dans sa catéchèse, le pape Benoît XVI a montré que l'Église existe dans les personnes, et d'abord dans les douze Apôtres. Il a entrepris de les présenter un par un, pour comprendre à travers les personnes ce que signifie vivre l'Église, ce que signifie suivre Jésus. Nous commençons par saint Pierre, qui est fêté le 29 juin.)
Après Jésus, Pierre est le personnage le plus célèbre et le plus cité dans les écrits du Nouveau Testament : il est mentionné 154 fois avec le surnom de Pétros, "pierre", "roc", (lire la suite) qui est la traduction en grec du nom araméen qui lui a été directement donné par Jésus, Kefa, attesté neuf fois, en particulier dans les lettres de Paul; on doit ensuite ajouter le nom fréquemment utilisé Simon (75 fois), qui est la forme grécisée de son nom juif original Siméon (2 fois : Actes 15, 14 ; 2 Pierre 1, 1). Fils de Jean (cf. Jean 1, 42) ou, dans la forme araméenne, bar-Jona, fils de Jonas (cf. Matthieu 16, 17), Simon était de Bethsaïde (cf. Jean 1, 44), une petite ville à l'est de la mer de Galilée, dont provenaient également Philippe et naturellement André, frère de Simon. Sa façon de parler trahissait l'accent de Galilée. Lui aussi, comme son frère, était pêcheur : avec la famille de Zébédée, père de Jacques et de Jean, il dirigeait une petite activité de pêche sur le Lac de Génésareth (cf. Luc 5, 10). Il devait donc jouir d'une certaine aisance économique et était animé par un intérêt religieux sincère, par un désir de Dieu - il désirait que Dieu intervienne dans le monde - un désir qui le poussa à se rendre avec son frère jusqu'en Judée pour suivre la prédication de Jean le Baptiste (Jean 1, 35-42).
C'était un juif croyant, pratiquant, confiant dans la présence agissante de Dieu dans l'histoire de son peuple, et attristé de ne pas en voir l'action puissante dans les événements dont il était alors le témoin. Il était marié et sa belle-mère, guérie un jour par Jésus, vivait dans la ville de Capharnaüm, dans la maison où Simon logeait lui aussi lorsqu'il était dans cette ville (cf. Matthieu 8, 14sq ; Marc 1, 29sq ; Luc 4, 38sq). De récentes fouilles archéologiques ont permis de mettre à jour, sous le pavement en mosaïque octogonal d'une petite église byzantine, les traces d'une église plus antique installée dans cette maison, comme l'attestent les inscriptions comportant des invocations à Pierre. Les Évangiles nous informent que Pierre appartient aux quatre premiers disciples du Nazaréen (cf. Luc 5, 1-11), auxquels s'en ajoute un cinquième, selon la coutume de chaque Rabbi d'avoir cinq disciples (cf. Luc 5, 27 : appel de Lévi). Lorsque Jésus passera de cinq à douze disciples (cf. Lc 9, 1-6), la nouveauté de sa mission sera claire : Il n'est pas un rabbin parmi tant d'autres, mais il est venu rassembler l'Israël eschatologique, symbolisé par le nombre douze, qui était celui des tribus d'Israël.
Simon apparaît dans les Évangiles avec un caractère décidé et impulsif ; il est disposé à faire valoir ses propres raisons, même par la force (que l'on pense à l'usage de l'épée au Jardin des Oliviers : cf. Jean 18, 10sq). Dans le même temps, il est parfois naïf et peureux, mais cependant honnête, jusqu'au repentir le plus sincère (cf. Matthieu 26, 75). Les Évangiles permettent d'en suivre pas à pas l'itinéraire spirituel. Le point de départ est l'appel de Jésus. Il a lieu un jour quelconque, alors que Pierre est occupé à son travail de pêcheur. Jésus se trouve sur les rives du lac de Génésareth et la foule se bouscule autour de lui pour l'écouter. Le nombre des auditeurs crée un certain malaise. Le Maître voit deux barques ancrées au bord de la rive ; les pêcheurs sont descendus et lavent les filets. Il demande alors à monter sur la barque, celle de Simon, et le prie de s'éloigner de la terre. S'étant assis sur cette chaire improvisée, il se met à enseigner les foules de la barque (cf. Luc 5, 1-3). Et ainsi, la barque de Pierre devient la Chaire de Jésus. Lorsqu'il a fini de parler, il dit à Simon : "Avance au large, et jetez les filets pour prendre du poisson". Simon répond : "Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets" (Luc 5, 4-5). Jésus, qui était menuisier, n'était pas un expert en pêche: pourtant, Simon le pêcheur se fie à ce Rabbi, qui ne lui donne pas de réponse mais l'appelle à avoir confiance. Sa réaction devant la pêche miraculeuse est d'émerveillement et d'agitation : "Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur" (Luc 5, 8). Jésus répond en l'invitant à la confiance et à s'ouvrir à un projet qui dépasse toutes ses perspectives : "Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras" (Luc 5, 10). Pierre ne pouvait pas encore imaginer qu'un jour, il serait arrivé à Rome et aurait été ici "pêcheur d'hommes", pour le Seigneur. Il accepte cet appel surprenant, de se laisser entraîner dans cette grande aventure : il est généreux, il reconnaît ses limites, mais il croit en celui qui l'appelle et suit le rêve de son cœur. Il dit oui - un oui courageux et généreux -, et devient le disciple de Jésus.

(à suivre...)

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