Le pelerinage chrétien (suite)
Le pèlerinage chrétien (suite)
Le Moyen Âge est considéré comme l’âge d’or des pèlerinages: outre leur fonction religieuse, leur rôle est décisif dans l’édification de la chrétienté occidentale, car ils contribuent à amalgamer les divers peuples qui vivent sur le continent européen, en stimulant leurs échanges réciproques sur le plan culturel.
Les lieux de pèlerinage sont alors nombreux. Tout d’abord, il faut citer (lire la suite) Jérusalem, qui, malgré l’occupation musulmane, continue à exercer (lire la suite) une attraction spirituelle très importante: ainsi, elle est à l’origine du phénomène des croisades, dont la cause et le fondement étaient justement de permettre aux fidèles de se rendre en pèlerinage au sépulcre du Christ ; elle inspire aussi la vénération des reliques de la passion du Seigneur : ainsi, la tunique, la sainte face, l’escalier saint (scala santa) et le linceul attirent d’innombrables fidèles et pèlerins. Rome accueille aussi, à cette époque, de nombreux pèlerins, qui viennent vénérer les tombes des apôtres Pierre et Paul (ad limina Apostolorum), visiter les catacombes et les basiliques, et rencontrer le Successeur de Pierre, en reconnaissant ainsi le ministère particulier que ce dernier exerce au service de l’Église universelle (ad Petri sedem). De même, le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle est très fréquenté entre le IX et le XVI siècle, et encore de nos jours: les pèlerins convergent vers ce lieu saint en suivant les nombreux "chemins" qui sillonnent les différents pays européens; ce pèlerinage comporte divers aspects d’ordre religieux, social et caritatif, qui sont complémentaires. Parmi les autres lieux de pèlerinage les plus renommés, on peu encore citer : Tours, où se trouve le tombeau de saint Martin, vénérable fondateur de cette Église ; Canterbury, le lieu du martyre de saint Thomas Becket, qui eut un grand retentissement dans toute l’Europe ; le Mont-Gargan, dans les Pouilles, Saint-Michel de Cluse dans le Piémont, le Mont Saint-Michel en Normandie, qui sont dédiés à l’archange saint Michel ; enfin, Walsingham, Rocamadour et Lorette, qui sont des sanctuaires célèbres dédiés à la Vierge Marie.
À l’époque moderne, les changements culturels, les vicissitudes consécutives à l’apparition des mouvements protestants, ainsi que l’influence de l’illuminisme ont entraîné un déclin des pèlerinages : le "voyage vers un pays lointain" est devenu alors un "pèlerinage spirituel", un "itinéraire intérieur" ou une "procession symbolique", dont le parcours est bref, comme dans le cas de la Via Crucis ou Chemin de Croix.
À partir de la seconde moitié du XIX siècle, on assiste à une reprise des pèlerinages; toutefois, leur physionomie change quelque peu : ils ont pour but de conduire les fidèles dans des sanctuaires, qui évoquent l’identité de la foi et de la culture d’une nation déterminée: ainsi, par exemple, les sanctuaires d’Altötting, Aparecida, Assise, Caacupé, Chartres, Coromoto, Czestochowa, Ernakulam-Angalamy, Fatima, Guadalupe, Kevelaer, Knock, La Vang, Lorette, Lourdes, Mariazell, Marienberg, Montevergine, Montserrat, Nagasaki, Namugongo, Padoue, Pompei, San Giovanni Rotondo, Washington, Yamoussoukro, etc.
(à suivre…)
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