Le "trentain gregorien" ou la "bonne mort"
Le "trentain grégorien" ou la "bonne mort"
Il est de plus en plus question de nos jours de "réussir sa mort", c'est-à-dire de mourir dans des conditions jugées dignes. Cela camoufle parfois le faux "droit" à l'euthanasie, sur lequel j'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer.
Nul ne peut mieux "mourir dans la dignité" que celui qui quitte ce monde dans l'amitié de Dieu. Cependant, nul n'est assuré d'avoir l'âme suffisamment purifiée qu'il puisse entrer directement dans la gloire et la vision de Dieu au ciel. C'est pourquoi l'Église recommande d'offrir des "suffrages" pour le repos éternel de l'âme des défunts. (lire la suite)
Les suffrages, du latin suffragium, "recommandation", étaient jadis les "antiennes, oraisons et versets de l'office commémoratif d'un saint, au jour de sa célébration". De nos jours, ce sont les "prières et actes du culte, ayant une valeur satisfactoire en faveur des fidèles défunts, les âmes du purgatoire. Ce peut être la célébration de la messe, messes gérégoriennes ou trentain, pour laquelle le demandeur verse une offrande. Par le biais des suffrages s'opère la réversibilité des mérites, ou attribution des mérites de l'un à l'autre, qui participe à la communion des saints" (D. Le Tourneau, "Suffrages", Les Mots du christianisme. Catholicisme - Orthodoxie - Protestantisme, Paris, 1995, p. 598-599).
L'entrée au ciel, c'est-à-dire dans un état de bonheur parfait et définitif, est une affaire si importante, que l'Église la favorise par de nombreux moyens. Je me limiterai aujourd'hui à parler du trentain évoqué ci-dessus. Il faut savoir à ce propos, que le pape Grégoire le Grand (590-604) aurait obtenu d'une révélation de Dieu la promesse que grâce au trentain l'âme serait délivrée du purgatoire et admise au paradis. L'on rapporte, en effet, que, se lamentant de ne plus pouvoir rien faire après sa mort pour les âmes du purgatoire envers lesquelles il brûlait d'un zèle ardent, il eut la révélation de l'efficacité du trentain. Notre Seigneur lui dit ceci : "Mon ami, je veux bien accorder en ta faveur un privilège unique, c'est que toute âme du purgatoire pour laquelle seront offertes trente messes en ton honneur sans interruption sera immédiatement délivrée, quelle que fût sa dette envers moi, et plus que cela, je n'attendrai pas que les messes soient célébrées, mais je délivrerai l'âme aussitôt l'offrande versée pour elle". D'où le nom de "messes grégoriennes" ou de "trentain grégorien" donné à ces suffrages.
Il est donc tout particulièrement important d'y être attentif au moment du décès d'un être cher et, pourquoi pas, de prendre ses dispositions pour que les messes grégoriennes soient dites pour nous à notre décès. N'hésitons pas non plus à rendre aux autres le grand service de leur faire connaître l'existence du trentain !
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