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vendredi 15 juin 2007

Le Sacre Coeur de jesus

Le Sacré Cœur de Jésus


Le vendredi qui suit le deuxième dimanche après la Pentecôte, l’Église célèbre la solennité du Sacré-Cœur de Jésus. De nombreuses expressions de piété, qui s’ajoutent à la célébration liturgique, s’adressent au Cœur du Christ. Il ne fait aucun doute, en effet, que, parmi les expressions de la piété ecclésiale, la dévotion au Cœur du Sauveur a été et demeure l’une des plus répandues et des plus estimées.
L’expression "Cœur de Jésus", entendue dans le sens contenu dans la divine Écriture, désigne le mystère même du Christ, c’est-à-dire
(lire la suite) la totalité de son être, ou le centre intime et essentiel de sa personne : Fils de Dieu, sagesse incréée ; Amour infini, principe du salut et de sanctification pour toute l’humanité. Le "Cœur du Christ" s’identifie au Christ lui-même, Verbe incarné et rédempteur ; dans l’Esprit Saint, le Cœur de Jésus est orienté, par nature, avec un amour infini à la fois divin et humain, vers le Père et vers les hommes, ses frères.
La dévotion au Cœur du Christ a des fondements solides dans la Sainte Écriture, ainsi que les Pontifes Romains l’ont souvent rappelé.
Jésus, qui ne fait qu’un avec le Père (cf. Jn 10, 30), invite ses disciples à vivre en communion intime avec lui, à accueillir sa personne et ses paroles comme des références normatives qui doivent inspirer leurs propres comportements, et il se révèle comme un maître "doux et humble de cœur" (Mt 11, 29). Il est possible d’affirmer que, en un certain sens, la dévotion au Cœur du Christ est l’expression cultuelle de ce regard que, selon la parole prophétique et évangélique, toutes les générations chrétiennes portent vers Celui qui a été transpercé (cf. Jn 19, 37 ; Za 12, 10), c’est-à-dire vers le Cœur du Christ, transpercé par la lance, d’où jaillirent le sang et l’eau (cf. Jn 19, 34), qui sont les signes de "l’admirable Sacrement de toute l’Église".
De même, le texte johannique, qui narre la scène où le Christ montre ses mains et son côté à ses disciples (cf. Jn 20, 20), et celle qui présente la demande, que Thomas adresse au Christ, de pouvoir étendre sa main pour la placer dans son côté (cf. Jn 20, 27), a exercé une influence importante sur l’origine et le développement de la piété envers le Sacré-Cœur de la perte des fidèles de l’Église.
Ces textes et d’autres encore, qui présentent le Christ comme l’Agneau pascal, certes immolé, mais aussi victorieux (cf. Ap 5, 6), ont fait l’objet d’une méditation assidue de la part des Saints Pères, qui en dévoilèrent les richesses doctrinales, et qui, dès lors, invitèrent les fidèles à approfondir le mystère du Christ en entrant par la porte ouverte de son Cœur. Ainsi, saint Augustin déclare : "l’entrée est accessible grâce au Christ qui en est la porte. Celle-ci s’est ouverte pour toi aussi, quand son Cœur fut ouvert par la lance. Souviens-toi de ce qui en jaillit, et choisis donc par où tu peux entrer. Du côté du Seigneur qui mourait sur la croix, le sang et l’eau jaillirent, au moment où son Cœur fut ouvert par la lance. L’eau te procure la purification et le sang la rédemption."
Le Moyen Âge a été une époque particulièrement féconde pour le développement de la dévotion envers le Sacré-Cœur du Sauveur. Des hommes célèbres pour leur sainteté et leur doctrine, comme saint Bernard († 1153) et saint Bonaventure († 1274), et des mystiques comme sainte Lutgarde († 1246), sainte Mathilde de Magdebourg († 1282), les saintes religieuses Mathilde († 1299) et Gertrude († 1302) du monastère de H
elfte, Ludolphe de Saxe († 1378), sainte Catherine de Sienne († 1380) approfondirent le mystère du Cœur du Christ, en qui ils virent un "refuge", auprès duquel il est possible de refaire ses forces, le foyer de la miséricorde, le lieu de la rencontre avec Jésus, le Sauveur, la source de l’amour infini du Seigneur, la fontaine d’où surgit l’eau vive du Saint-Esprit, la vraie terre promise et le véritable paradis.
À l’époque moderne, le culte rendu au Cœur du Sauveur connut de nouveaux développements. En un temps marqué par le jansénisme, qui insistait sur les rigueurs de la justice divine, la dévotion au Cœur du Christ constitua une antidote efficace, qui contribua à susciter chez les fidèles l’amour du Seigneur et la confiance dans son infinie miséricorde, dont le Cœur est à la fois le gage et le symbole. Parmi les nombreux saints et saintes qui ont été des apôtres insignes de la dévotion du Sacré-Cœur, il convient de citer : saint François de Sales († 1622), qui adopta comme norme de vie et d’apostolat l’attitude fondamentale, qui est celle du Cœur du Christ, caractérisée par l’humilité, la mansuétude (cf. Mt 11, 29), l’amour tendre et miséricordieux ; sainte Marguerite-Marie Alacoque († 1690), à qui le Seigneur dévoila à plusieurs reprises les richesses de son Cœur ; saint Jean Eudes († 1680), qui promut le culte liturgique du Sacré-Cœur ; saint Claude la Colombière († 1682) et saint Jean Bosco († 1888).
La dévotion à l’égard du Sacré-Cœur constitue, dans l’histoire, une expression majeure de la piété de l’Église envers le Christ Jésus, son Époux et son Seigneur; elle comporte une attitude fondamentale constituée par la conversion et la réparation, l’amour et la gratitude, l’engagement apostolique et la consécration au Christ et à son œuvre de salut.

Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, n°166-170 et 172.

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