Le Sang du Christ
Le Sang du Christ
Dans le contexte de la révélation biblique, c’est-à-dire aussi bien dans les figures de l’Ancien Testament que dans la phase d’accomplissement et de perfectionnement apportés par le Nouveau Testament, le sang est intimement lié à la vie et donc, par antithèse, à la mort, avec les thèmes de l’exode et de la Pâque, du sacerdoce et des sacrifices cultuels, de la rédemption et de l’alliance.Les figures vétéro-testamentaires relatives au sang et à sa valeur dans l’ordre du salut (lire la suite) trouvent leur parfait accomplissement dans le Christ, surtout dans sa Pâque, c’est-à-dire dans sa mort et sa résurrection. Le mystère du sang du Christ se situe donc au cœur même de la foi et du salut.
Les principaux passages de la Bible, qui illustrent le mystère du salut exprimé par le sang, sont les suivants :
- l’événement de l’incarnation du Verbe (cf. Jean 1, 14), et le rite de l’insertion du nouveau-né Jésus dans le peuple de l’Ancienne Alliance, au moyen de la circoncision (cf. Luc 2, 21) ;
- la figure biblique de l’Agneau, particulièrement riche tant du point de vue du contenu que des diverses implications qu’elle comporte : ainsi, la figure de cet "Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde" (Jean 1, 29. 36), sur laquelle se fixe l’image du "Serviteur souffrant" d’Isaïe 53, qui porte sur lui les souffrances et le péché de l’humanité (cf. Isaïe 53, 4-5) ; c’est aussi la figure de "l’Agneau pascal" (cf. Exode 12, 1 ; Jean 12, 36), symbole de la rédemption d’Israël (cf. Actes 8, 31-35 ; 1 Corinthiens 5, 7 ; 1 Pierre 1, 18-20) ;
- le "calice de la passion", dont parle Jésus, en faisant allusion à l’imminence de sa mort rédemptrice, en particulier lorsqu’il pose la question suivante aux fils de Zébédée: "pouvez-vous boire au calice que je vais boire ?" (Matthieu 20, 22 ; cf. Marc 10, 38), et le calice de l’agonie, celui du jardin des oliviers (cf. Luc 22, 42-43), qui est marqué par la sueur de sang (cf. Luc 22, 44) ;
- le calice de l’Eucharistie qui, sous le signe du vin, contient le sang de la nouvelle et éternelle Alliance, versé pour la rémission des péchés, et qui est à la fois le mémorial de la Pâque du Seigneur (cf. 1 Corinthiens 11, 25), et la boisson du salut selon les paroles du Maître: "celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour" (Jean 6, 54) ;
- l’événement de la mort du Christ, car par son sang versé sur la croix, Jésus donne la paix au ciel et sur la terre (cf. 1 Corinthiens 1, 20) ;
- le coup de lance qui transperce l’Agneau immolé, dont le côté ouvert laisse jaillir le sang et l’eau (cf. Jean 19, 34), signe tangible de l’accomplissement de la Rédemption, et expression de la vie sacramentelle de l’Église - l’eau et le sang s’appliquant respectivement au Baptême et à l’Eucharistie -, symbole aussi de l’Église, née du Cœur transpercé du Christ endormi sur la croix.
Le mystère du sang versé par Jésus se relie aux titres christologiques suivants: tout d’abord celui de Rédempteur : le Christ, en effet, nous a rachetés de l’esclavage antique avec son sang innocent et précieux (cf. 1 Pierre 1, 19) et "nous purifie de tout péché" (1 Jean 1, 7) ; puis celui de souverain Prêtre "des biens à venir", parce que le Christ "entra une fois pour toutes dans le sanctuaire, non pas avec du sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang, nous ayant acquis une rédemption éternelle" (Hébreux 9, 11-12) ; celui de Témoin fidèle (cf. Apocalypse 1, 5), vengeur du sang des martyrs (cf. Apocalypse 6, 10) qui "furent immolés pour la Parole de Dieu et le témoignage qu’ils avaient rendu" (Apocalypse 6, 9) ; celui de Roi, qui, étant Dieu, "règne par le bois de la croix", orné de la pourpre de son propre sang ; enfin, celui d’Époux et d’Agneau de Dieu, dans le sang duquel les membres de la communauté ecclésiale - c’est-à-dire son Épouse - ont lavé leurs vêtements (cf. Apocalypse 7, 14; Éphésiens 5, 25-27).
Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie, 17 décembre 2001, nos 175-176.
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