13. Le pèlerinage chretien
13. Le pèlerinage chrétien
Les chrétiens considèrent qu’il n’existe plus aucun lieu de pèlerinage, dans lequel ils ont l’obligation de se rendre ; en effet, d’une part, Jésus a dévoilé le mystère du Temple en l’attribuant à sa propre personne (cf. Jean 2, 22-23), et, d’autre part, il est passé de ce monde vers le Père (cf. Jean 13, 1), en accomplissant lui-même l’exode définitif : ainsi, désormais, toute la vie des disciples du Christ est une marche vers le sanctuaire céleste, et l’Église elle-même est consciente d’être "en pèlerinage sur la terre". (lire la suite)
Il reste que les accointances indéniables existant entre, d’une part, la doctrine du Christ et, d’autre part, les valeurs spirituelles du pèlerinage ont incité l’Église, non seulement à affirmer la légitimité de cette forme de piété, et même à l’encourager tout au long des siècles.
Durant les trois premiers siècles, hormis quelques exceptions, le pèlerinage ne fait pas partie des expressions du culte chrétien : l’Église craignait alors la diffusion, parmi les baptisés, de coutumes religieuses issues du judaïsme ou du paganisme, où la pratique du pèlerinage était à son apogée.
Toutefois, on note aussi, à cette époque, que, dans le contexte chrétien, de nouveaux fondements sont posés, annonçant ainsi une reprise de cette pratique du pèlerinage : il s’agit essentiellement du culte des martyrs ; de fait, les chrétiens se rendent près des tombeaux de ces témoins du Christ particulièrement exemplaires pour vénérer leurs dépouilles mortelles ; or, ce qui n’était au départ qu’une "pieuse visite" prendra progressivement l’aspect d’un véritable "pèlerinage de dévotion".
Après la paix de Constantin, et à la suite de l’identification des lieux saints et de la découverte des reliques de la Passion du Christ, le pèlerinage chrétien aborde une étape, qui peut être qualifiée de tournant décisif : il se produit surtout à l’occasion de la visite des chrétiens en Palestine ; de fait, cette contrée tout entière est bientôt considérée par eux comme une "Terre Sainte", en raison de la présence des "lieux saints", à commencer par Jérusalem. Les récits de pèlerins célèbres du IVème siècle, témoignent de cet engouement: en particulier, l’Itinerarium Burdigalense et l’Itinerarium Egeriae.
Des basiliques sont bientôt édifiées sur les "lieux saints" : ainsi, l’Anastasis, construite à l’endroit du Saint Sépulcre, et le Martyrium sur le Mont du Calvaire, sont des édifices particulièrement visités par les pèlerins, à cause de l’importance des événements du salut qu’ils évoquent. Il en est de même des différents endroits où se sont déroulées l’enfance du Sauveur et sa vie publique : ils sont eux aussi devenus des lieux de pèlerinage, de même que, progressivement, les lieux saints de l’Ancien Testament, en particulier le Mont Sinaï.
(à suivre…)
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