ce blog est bloqué à l'entrée en Chine depuis le mois de mai 2007

mercredi 1 août 2007

La liberte

La liberté


L’homme a été créé par Dieu et pour Dieu. On peut redemander s’il n’y a pas de l’égoïsme de la part de Dieu à agir ainsi. Mais la question est incongrue, car l’égoïsme est un péché, ce qui est incompatible avec la nature même de Dieu, du moins du Dieu des chrétiens, dont nous parlons ici, car, les autres, c’est une autre affaire…
La liberté que Dieu adonnée à l’homme le rend responsable de ses actes et lui évite d’être esclave, (lire la suite) comme programmé en quelque sorte. « Dieu a créé l’homme raisonnable en lui conférant la dignité d’une personne douée de l’initiative et de la maîtrise de ses actes. Dieu a « laissé l’homme à son propre conseil » (Ben Sirac le Sage 15, 14) pour qu’il puisse de lui-même chercher son Créateur et, adhérant librement à Lui, parvenir à la pleine et bienheureuse perfection » (Catéchisme de l’Église catholique, n° 1730). C’est donc tout à l’avantage de l’homme d’être libre. Il est « par là semblable à Dieu » (saint Irénée, Adversus hæreses 4, 4, 3). Cela n’apporte rien à Dieu, qui est parfait en lui-même, la perfection même, et ne manque donc de rien. La création est un acte de pur Amour, d’Amour gratuit. Si l’homme est créé pour Dieu, c’est donc afin qu’il bénéficie de cet Amour divin pour l’éternité.
En même temps, « être vraiment libre ne veut absolument pas dire faire tout ce qui me plaît, ou tout ce que j’ai envie de faire. La liberté comprend elle-même le critère de la vérité, la discipline de La vérité. Être vraiment libre signifie faire usage de sa propre liberté pour ce qui est un vrai bien. Il s’ensuit qu’être vraiment livre veut dire être un homme à la conscience droite, être responsable, être un homme « pour les autres » (Jean-Paul II, lettre
Dilecti amici, n° 13). Mais qui peut se tromper dans ses choix ou se décider délibérément en faveur du mal. J’ai déjà cité l’exemple des forces mexicaines qui massacraient les catholiques, les cristeros, en 1926-1929 au cri de Viva el demonio !, « vive le démon ! »
« Être véritablement hommes comprend également la liberté de dire non, de descendre au fond des ténèbres du péché et de vouloir agir tout seuls ; ce n'est qu'alors que l'on peut exploiter totalement toute l'ampleur et la profondeur du fait d'être des hommes, d'être véritablement nous-mêmes ; nous devons mettre cette liberté à l'épreuve, également contre Dieu, pour devenir en réalité pleinement nous-mêmes » (Benoît XVI, Homélie, 8 décembre 2005). « C’est pour rompre cette fatalité que le Verbe s’est fait chair, que le Fils prend la condition d’esclave. Ce n’est pas pour substituer une bonne tyrannie à une mauvaise. C’est pour supprimer la tyrannie » (Louis Bouyer, « Christianisme et eschatologie », La Vie intellectuelle 16 (1948), p. 30).
Cette liberté qui conduit à Dieu permettra de vivre dans la contemplation éternelle, de l’adorer à tout jamais. Or, l’adoration est l’acte premier de la vertu de religion (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n° 2096). Elle est donc nécessaire dans la vie quotidienne, en tant qu’acte libérateur qui ouvre à la vie de Dieu : « Avant toute activité et toute transformation du monde, il doit y avoir l'adoration. Elle seule nous rend véritablement libres ; elle seule nous donne les critères pour notre action. Précisément dans un monde où les critères d'orientation viennent progressivement à manquer et où existe la menace que chacun fasse de soi-même son propre critère, il est fondamental de souligner l'adoration » (Benoît XVI, Homélie à la Curie romaine, 22 décembre 2005).

Aucun commentaire: